Ce matin sur France Bleu Isère, dans le cadre d'une matinale au périmètre horaire spécifique ( 7 heures 50 à 8 heures 40), Matthieu Chamussy a été conduit à apporter les premières précisions sur les priorités de la liste qu'il conduit en liaison avec MM Cazenave et Carignon. Sortant enfin des sempiternelles querelles intestines qui ont tant fragilisé cet appareil politique, il a pris l'engagement de ne pas baisser les impôts locaux. S'exprimant ainsi pour la première fois, il a eu une dialectique qui aurait mérité quelques clarifications techniques car il a indiqué vouloir "baisser les dépenses publiques mais maintenir le taux de fiscalité". Très probablement, même si cela n'a pas été formulé, c'est qu'il envisage d'affecter le trop perçu à un désendettement accéléré. Ce point sera probablement clarifié plus tard … ?
C'est un choix de fond qui nous différencie considérablement.
Pour mon équipe, la baisse de la pression fiscale locale, qui est à un niveau record sur le plan local,
est une priorité indispensable, réaliste, utile à la qualité des services publics sociaux par ses modalités de mise en oeuvre.
Elle est indispensable parce que le poids des prélèvements publics français dont les prélèvements locaux a atteint un seuil intolérable devenu contre-productif.
La croissance, donc l'emploi, ne repartira que par le moteur de la consommation. La consommation demande deux outils : la confiance dans demain pour éviter l'épargne de précaution et le renforcement du pouvoir d'achat des ménages.
Comme ce pouvoir d'achat des ménages ne pourra pas bénéficier d'améliorations salariales par le fait de la compétition internationale des coûts de production, il faut rendre de l'argent aujourd'hui public aux ménages.
Cette baisse est réaliste, parce qu'elle passe par l'arrêt de gaspillages publics mais surtout par la mise en place d'une sélectivité des actions publiques.
Cette sélectivité est utile à la qualité des services sociaux dès l'instant qu'ils sont au coeur des priorités. La religion française de la dépense publique ne s'est pas accompagnées de l'efficacité de la dépense publique. Le récent classement sur la "performance" du système français d'enseignement en est une caricature. Les travaux périodiques de l'Institut Montaigne, spécialisé progressivement dans les comparaisons internationales, dressent un tableau d'une France sur le podium des dépenses mais hors du podium des résultats.
Parce qu'elle porte une logique nouvelle des actions publiques, cette baisse de la fiscalité est l'une des vraies nouvelles frontières des prochaines années. Il y a de la démagogie non pas à proposer la baisse de la pression fiscale mais à défendre le statu quo parce que c'est refuser d'engager un débat de fond sur les réformes toujours repoussées.
Or aujourd'hui, ces réformes ne peuvent plus être repoussées parce que c'est l'ensemble du système public qui ne sera plus finançable dont la part des services sociaux. Défendre les services sociaux c'est accepter immédiatement le défi de la baisse de la pression fiscale en affirmant une sélectivité claire.
DB
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