Avec le sondage BVA engagé le jeudi 14 novembre dans l'après-midi, c'est le probable 6 ème sondage depuis le début de l'année 2013. Selon les sondages, des "indiscrétions" fuitent toujours. L'enjeu n'est pas de disposer d'indiscrétions mais de vérifier la fiabilité des indiscrétions et de tenter de dégager des tendances importantes.
Une fois cette étape franchie, est-il logique qu'un candidat commente lui-même les enseignements qu'il pense tirer des sondages ? Pour ce qui me concerne, la réponse est oui à cette question générale. C'est oui parce que la nouvelle politique est celle de la transparence des analyses cassant la logique du sondage comme outil de connaissance d'une "élite politico-médiatique".
Des chiffres des sondages portés à ma connaissance sur des bases croisées de nature à garantir une certaine fiabilité, il me semble que la situation locale est aujourd'hui marquée par 6 caractéristiques :
1) Sur la partie bilan, sur les trois priorités majeures (fiscalité, sécurité, emploi), le bilan de la municipalité sortante est très fragile. La part des mécontents domine celle des approbations et parfois de loin.
2) Au sein de cette majorité sortante, le positionnement de Jérôme Safar est également le plus fragile. Geneviève Fioraso bénéficiait de la meilleure image de marque. Michel Destot avait une "marge de sécurité". Pour Jérôme Safar, la situation est différente. Une situation accentuée par un enjeu personnel de positionnement : il n'a ni l'image du "père rassurant" car trop jeune mais pas davantage celle du "leader énergique flamboyant" d'un jeune trentenaire qui dévorerait tout ce qui passe dont la … crise. Entre deux âges, il ne doit pas être entre deux images.
3) A ces deux fragilités locales s'ajoute une troisième fragilité pour la majorité sortante : l'ambiance politique nationale qui est marquée par la perte d'attractivité du PS dans des conditions inhabituelles.
4) Le situation locale est désormais structurée autour de quatre composantes :
– la gauche (PS + PCF) et l'autre gauche (Verts + Parti de Gauche)
– la droite (UMP – UDI) et l'autre droite ("société civile").
Ces deux clivages ont toujours existé. Ils étaient présents lors des législatives de juin 2012, de chacun des deux côtés.
La question est de savoir si la fragilisation des deux formations politiques principales de chaque côté ouvre un espace pour l'autre sensibilité.
Si le PS perd du terrain, est-ce le cas au point d'inverser le rapport ? A ce jour à ma connaissance, la réponse est non, bien au contraire. La participation gouvernementale des Verts les scotche au bilan national et localement ils n'ont pas une figure protestataire qui canalise une gauche de la gauche. Pour que cette inversion se produise, il faudrait un changement rapide, notoire de tonalité.
L'UMP perd également du terrain. Là aussi est-ce le cas au point d'inverser le rapport ? A ce jour, à ma connaissance, la réponse est non. Mais à la différence de la gauche, les dynamiques sont différentes. Le PS n'est pas fragilisé par des querelles internes comme l'UMP 38. Une division de l'UMP 38 par fait de dissidence pourrait vouer cette composante à perdre sa première place potentielle au sein de l'opposition en fractionnant les votes.
5) En ce qui concerne le FN, toujours à ma connaissance, il n'a pas à ce jour le potentiel converti en votes des déclarations de "menaces de votes". Dans l'actuel contexte, le FN est probablement le soutien involontaire du PS et de l'UMP en canalisant une partie du vote anti-partis politiques. Il segmente ce réflexe et aspire une partie des potentiels qui pourraient aller vers le Parti de Gauche ou vers la société civile selon des sociologies différentes et pour des motifs différents.
6) L'enjeu est désormais auprès des abstentionnistes potentiels actuels. Ils ont décidé de ne plus voter pour les partis politiques traditionnels.
Il faut les convaincre qu'une démocratie ne peut vivre avec des citoyens absents du terrain démocratique qu'est le vote.
Pour cela, notre offre doit être particulièrement différente de celles des partis politiques classiques. Si nous sommes assimilés aux partis politiques classiques, la seule nuance tuera.
C'est tout l'actuel enjeu de Nicolas Petitfils chargé de finaliser notre programme que de trouver les termes, les chiffres, les repères qui "changent la donne". Le pouvoir de révocation est la porte qui ouvre le nouveau dialogue. Mais la conviction sur le contenu précis est à opérer. Chaque jour, sur le terrain, c'est ce sentiment qui grossit.
Vos propositions sont les bienvenues : club20@orange.fr
Merci par avance.
DB
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