Denis Bonzy

Nabila candidate à Grenoble …

Je suis actuellement surpris par la présence irrationnelle de 5 faux amis majeurs dans le débat municipal grenoblois. Des faux amis qui montrent l'immensité du décrochage entre le terrain et le microcosme local dans les circonstances particulières actuelles :

1) la diversité serait mauvaise : bien au contraire, pour les citoyens, la diversité c'est la fête du choix le plus large dans l'égalité la plus absolue. Le vote c'est d'abord la possibilité de choisir. Le suffrage universel c'est aussi


la fête ultime du moi, de la communauté sans classe, sans hiérarchie : des citoyens égaux et fraternels qui partagent une décision. Pour choisir, il faut la diversité. La diversité c'est la société moderne, pourquoi n'impacterait-elle pas la politique ?

2) L'élection de mars serait prévisible aujourd'hui : faux. Les classes moyennes font les élections. Les classes moyennes ont actuellement d'autres priorités que les élections municipales de fin mars 2014. D'ailleurs sur le terrain, qu'est-ce que j'entends le plus souvent : "déjà" ou "vous vous y prenez tôt" … Les classes moyennes vont entrer dans l'élection à partir de la seconde quinzaine de janvier et là tout bougera vite.

3) Les partis politiques structurent l'élection : faux. A ce jour, ils structurent la … répulsion. Sur le site Place Gre Net, il faut attendre quelques jours encore pour disposer d'une assiette d'audience intéressante sur une séquence temps comparable.
NabilaMais ce sont les protestaires contre les partis traditionnels qui vont se faire les plus grosses audiences. 

4) Il faut être connu pour gagner : quatrième faux ami. Il faut être reconnu comme la réponse à la question principale posée le jour du vote et susciter le moins de rejets possibles. N'en déplaise aux egos surdimensionnés des candidats, ce n'est pas le meilleur qui va gagner mais celui qui sera perçu comme le moins mauvais. Les citoyens éliminent davantage qu'ils adoptent.

C'est une course à l'élimination qui a débuté et rien d'autre. La nuance est grande. Si c'était un enjeu de notoriété simple, Nabila devrait être candidate à Grenoble ou ailleurs. Elle serait sûre de gagner. Bien davantage, si les circonstances actuelles se confirment, il faudra surtout ne pas être connu comme sortant, comme appartenant au système politique que les citoyens veulent punir, sanctionner avec sévérité.

5) Avec la crise, la nécessité prime sur l'idéal : faux. Voter c'est toujours rêver au mieux pour demain. Simplement, ce rêve doit être réaliste, concret, et susceptible d'amener des sanctions si la promesse n'est pas respectée. Ce volet de sanction est la preuve de la considération reconnue à la qualité de citoyen, c'est l'assurance qu'une fois de plus "la parole d'élection ne sera pas un piège à cons".

Ces faux amis marquent des évolutions en profondeur. Une fois de plus, la société recèle une capacité à changer qui semble dépasser très largement celles de ses représentants à plus forte raison dans une ville jeune comme Grenoble.

C'est ce décalage qui rend les prochaines semaines particulièrement intéressantes.

DB

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