Les crises sont utiles. Toutes les crises peuvent être utiles. Elles font partie de la vie humaine. Une bonne crise est toujours préférable à l'hypocrisie des fausses réalités. Ce qui compte, c'est la sortie de crise.
Pour sortir positivement de la crise, 4 conditions doivent être réunies :
1) La qualité du diagnostic : la vie politique locale est malade d'une instrumentalisation permanente des situations et d'une insuffisante analyse des vrais problèmes. Le mot "problème" est d'ailleurs presque devenu en lui-même une insulte au bilan des sortants. Le consensualisme le plus irréel a régné pendant les dernières années. L'opposition a été inexistante. Elle n'a pas tenu son rôle ni dans les constats ni dans les alternatives. Elle a donc contribué à installer un climat irréel face à de nombreux sujets dont des quartiers à problèmes dans l'agglomération.
La Villeneuve va mal. Cette situation ne peut durer parce que la gravité des maux est une impasse pour toutes les parties concernées dont les habitants de ce quartier.
2) L'image de la Villeneuve va encore plus mal que la réalité : ce constat n'est pas le fait des habitants de la Villeneuve mais la dégradation d'une situation globale dans l'agglomération où le sentiment d'insécurité a dramatiquement progressé. Les chiffres ne sont pas publiés. C'est un tort. Les habitants colportent avec effroi les réalités de délits dont ils n'ont pas entendu parler dans les médias traditionnels et y voient une volonté de complot pour cacher une réalité dramatique.
Dans ces circonstances, la Villeneuve est devenue, à tort, la victime d'une "dynamique" qui auto-entretient la détérioration de son image.
3) Parce que ce climat de complot est déjà très développé, la responsabilité des auteurs des pétitions est grande. La force de responsables publics n'est pas d'attiser l'opinion mais de défendre des valeurs fortes dont celle de la liberté de l'information. Si chaque reportage doit être passé au filtre de "censeurs", où est la liberté d'informer ?
Il y a une logique de haine d'autrui qui est encouragée actuellement de façon quasi-généralisée qui est très grave sur le fond. La haine de l'autre n'a jamais rien résolu. La surenchère dans ce processus est irresponsable. Voir des élus encourager ce processus est extrêment inquiétant.
4) Ce qui est en cause dans le temps, c'est une logique d'aménagement de l'espace : un espace trop densifié, trop connoté, pas assez ouvert, avec une insuffisante présence de services publics de proximité est voué structurellement à des difficultés.
C'est pour cette raison que le SCOT doit être abrogé parce qu'il porte en lui une logique créatrice de tensions incontournables dans le temps.
Il ne faut pas donc pas désespérer de la Villeneuve.
Il faut tirer les enseignements des causes des difficultés qui ont été identifiées depuis très longtemps déjà. Donner les moyens positifs pour en sortir avec des objectifs publics de résultats dans la plus totale transparence. Ne surtout pas instrumentaliser les situations ni en bien ni en mal. Et reconquérir progressivement avec calme et fermeté tous les espaces qui aujourd'hui ne respectent pas les conditions objectives d'un fonctionnement harmonieux pour la collectivité et pour leurs habitants.

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