Remarquable article de Raphaëlle Bacqué dans le quotidien Le Monde d'hier dans le supplément "Culture & Idées" sur le thème de la baisse de régime des élus.
Le constat : "il y a désormais la République des assistants parlementaires très bons sur les jeux d'appareil mais en dehors de la vraie vie". Plus loin, ce témoignage : "ma mère voulait que mon père fasse de la politique. Ni ma femme ni mes enfants ne veulent que j'en fasse. Ce n'est plus une carrière gratifiante."
Voilà le constat. Là encore, il ne s'agissait pas d'attendre la lecture du Monde pour le faire. Mais dans le légitimisme culturel français, maintenant que le quotidien Le Monde l'a fait, le constat devient crédible.
Ce qui est le plus étonnant, c'est la capacité des citoyens à faire des constats sans en tirer ensuite la moindre conséquence pratique.
Il y a très peu de pays qui ont un sens de l'abandon aussi prononcé qu'en France.
Quand je constate l'immensité des talents, des projets, des compétences … : pourquoi ces personnes restent-elles chez
elles à liker sur Facebook, à commenter … Engagez-vous !
Il n'y a que le risque de … gagner !
Celui ou celle qui sait gagner sa vie à l'écart de la politique sera toujours capable de le faire ainsi demain. Donc au pire, la défaite électorale sera un épisode parmi tant d'autres.
Mais en cas de victoire, c'est la possibilité d'agir, de faire. L'âge de faire est toujours le plus bel âge.
Aujourd'hui, dans une agglomération aussi malade que l'agglomération grenobloise, nous devrions voir arriver des groupes entiers de personnes désireuses de faire, faire progresser, faire avancer.
Comment est-il possible de se contenter de … commenter ?
Comment est-il possible d'accepter de payer aussi cher une réalité quotidienne locale aussi triste : insécurité, tags, embouteillages … ?
Comment tolérer autant d'injustices dans l'octroi de subventions pour des causes de clientélisme, d'échecs flagrants dans des choix collectifs importants ?
L'époque devrait-être aux personnes qui se retroussent les manches, qui honorent la belle qualité de citoyen, qui s'estiment redevables face aux prochaines générations …
Si l'actuel déclin continue, c'est d'abord la responsabilité des citoyens qui s'en contentent.
DB
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