Denis Bonzy

Municipales 2014 : respecter le rythme et les priorités de l’opinion

La politique est  devenue un activité pratiquée par des passionnés de moins en moins nombreux à destination d'indifférents de plus en plus nombreux. Si ce constat n'est pas accepté, les désillusions s'accélèrent.

Ce fut le cas hier soir pour Matthieu Chamussy à Grenoble avec ce qui devait être "la grande réunion de lancement de sa campagne pour mars 2014" et qui est devenu … une réunion de rentrée face à l'échec de mobilisation. Une petite centaine de personnes sur une population de 160 000 habitants et pourtant la mobilisation avait été forte de la part des élus municipaux sortants : lettres routages …. En moyenne, chaque élu a réussi à convaincre 12 personnes pour venir à cette réunion. C'est dire le décalage entre la mobilisation des uns et l'indifférence des autres.

Une nouvelle politique a vu le jour ces dernières années. Elle est marquée par trois nouvelles règles fortes :

1) Ceux qui s'organisent bien dans la société sont ceux qui sont capables de vivre en dehors du système politique. Ils doivent pouvoir en profiter mais sans y appartenir. Ce qui est demandé au système politique, c'est de ne pas faire obstacle. Mais chacun sait que l'essentiel est ailleurs. La politique est passée de mode.

2) L'opinion, du moins la partie la plus importante qui fait la décision, accordera de l'attention quand les candidats définitifs seront tous en piste : à ce moment là elle va comparer les produits : leur expérience, leur façon d'être et en bout de ligne leur programme pour dénicher s'il n'y a rien de répulsif. Mais le programme est entièrement décrédibilisé puisque le "propre" de la parole politique c'est d'être sans lendemain.
Femmes 27 07 13

3) Dans les dernières semaines, l'opinion éliminera.

Les candidats qui pensent gagner sur leurs qualités sont à côté de la plaque.

L'opinion élimine davantage qu'elle n'adhère.

Par conséquent, la réalité de la course consiste à être moins mauvais que les autres.

Ceux qui participent à une "bataille d'ego" ont mal choisi le terrain parce que s'il y a un domaine où il ne faut pas avoir l'égo développé c'est la politique moderne compte tenu de sa mauvaise image de marque.

Voilà les réalités qui feront la décision.

Il vaut mieux les accepter pour gagner. Aucun candidat n'a en effet gagné contre l'opinion dans une démocratie. Donc il vaut mieux connaitre et accepter les règles du jeu de l'opinion.

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