Denis Bonzy

Martin Luther King et le droit au rêve

Aujourd'hui, date du 50 ème anniversaire du discours de Martin Luther King sur les droits civiques, le pays (la France) qui cultive le pessimisme record au monde va célébrer les rêves des … autres. Etonnant paradoxe. Dans la politique française, le mot rêve est tabou. Celui qui l'emploie serait coupé des réalités.

Mais le rêve fait partie de la nature humaine. A 20 ans, on rêve de


séduire la jeune femme dont on est amoureux et on rêve de faire sa vie avec elle. A 30 ans, on rêve de
promotion professionnelle pour stabiliser sa famille. A 50 ans, on rêve de garder la santé et la forme d'hier … Chaque âge de la vie porte des rêves. Chaque âge de la vie est porté par des rêves.

Il faut rétablir le droit au rêve dans la vie publique française comme dans la vie privée des individus. Parce que sans rêve, il n'y a pas d'espoir, pas d'ambition, pas de projet. Regarder la réalité en face mais rêver à la réalité qui pourrait être : c'est le socle du progrès.

Le discours de Martin Luther King à Washington est remarquable. J'apporterai quatre réserves :
Obama 19 12 12

1) la formule populaire "I have a dream" n'est pas le message le plus fort de son discours. Le contenu du rêve est exposé dans les termes suivants "nous ne serons pas satisfaits tant que les Noirs du Mississipi ne pourront pas voter et que ceux de New York n'auront personne pour qui voter". Cette phrase a la force d'un contenu précis.

2) A mes yeux, le plus beau discours sur les droits civiques des Noirs a été prononcé à San Francisco le 17 juillet 1984 par Jesse Jackson. C'est un contenu qui relève quasiment d'une poésie avec les mots qui coulent de limpidité, de force, d'espoir.

3) C'est une circonstance magnifique de voir ce 50 ème anniversaire célébré par Barack Obama qui n'est pas Maire d'une grande ville ni Gouverneur d'un grand Etat mais Président des Etats-Unis. Il incarne la marche suprême du rêve.

4) Il n'y a rien de plus beau que des individus et des Etats qui ne s'arrêtent pas à la couleur d'une peau, aux différences d'une religion … Mais cette diversité doit vivre dans une même famille globale partageant des valeurs fondamentales, unie par des objectifs communs sans haine des autres.

C'est sur ce chemin de conciliation que notre pays prend du retard actuellement : une République laïque, un Etat respectueux du droit aux différences dans le cadre d'une Nation aux racines chrétiennes.

Si ces fondamentaux ne sont pas respectés, les difficultés déjà importantes en France prendront une dimension d'une extrême gravité.

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