Denis Bonzy

Librairie Arthaud et le « modèle » français du livre : « anachronique, néfaste, obscurantiste » …

Hier, l'Institut économique de Montréal a pris officiellement position dans un débat déjà évoqué dans nos billets antérieurs : appliquer le dispositif Lang au Québec ou l'instauration d'un prix unique du livre.

L'Institut économique de Montréal, dont les expertises sont internationalement reconnues, a exprimé son analyse : "anachronique, néfaste, obscurantiste, la mesure favoriserait les cartels".

Cette mesure "ferait chuter la vente de livres de 17 % et ferait augmenter les prix". 

Dans la foulée,


le Conseil Canadien du Commerce de Détail a écarté lui aussi l'idée de prix plancher.

Et la France s'obstine dans le dispositif Lang. Les librairies crèvent les unes après les autres. Les éditeurs régionaux indépendants ont quasi tous disparu. Mais non le marché n'aura pas le dernier mot sur la culture.
Arthaud 27 08 13

Tant que les milieux culturels seront dans un tel obscurantisme, ils creuseront le trou de leurs pertes. Et les politiciens démagogues qui les confortent dans cet état d'esprit sont des irresponsables.

Il y a un moment où les réalités du marché, du focntionnement des consommateurs doivent être regardées en face.

Depuis avril 2013, date de la danse de Destot sous la pluie Grande Rue, que s'est-il passé ? Rien ! 

C'est cette politique obscurantiste, démago, coupée des réalités en toute irresponsabilité qui mène des individus à l'impasse.

C'est cette mentalité qu'il faut changer pour regarder les réalités en face et défendre le vrai progrès.

Commentaires

3 réponses à « Librairie Arthaud et le « modèle » français du livre : « anachronique, néfaste, obscurantiste » … »

  1. Avatar de Jean-Jacques
    Jean-Jacques

    Perso, j’aimerais mieux comprendre le mécanisme, ses effets pervers. On nous a dit : le prix garanti protège les libraires indépendants. Ce serait faux ?
    Par ailleurs j’ai été un peu troublé par l’introduction, j’ai cru que le Québec adoptait la loi Lang, ce qui est contredit par la suite.

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  2. Avatar de Denis
    Denis

    @ Jean-Jacques
    Le dispositif Lang du prix unique est simple. Vous êtes éditeur. Vous publiez un ouvrage. Vous remplissez les formalités administratives déclaratives en indiquant un prix. Ce prix vaut sur tout le territoire français. Vous êtes libraire, vous passez commande d’un livre. Le prix public indiqué par l’éditeur s’impose à vous.
    Le livre marche bien. RAS.
    Le livre ne fonctionne pas. L’éditeur ne peut pas changer le prix avant un constat comptable de faible rotation de stocks qui fait changer le livre de « catégorie administrative ». Le libraire ne peut pas davantage changer le prix dans l’attente d’un nouveau prix unique « à la casse ».
    Tout est figé.
    Là où ce dispositif n’existe pas, le marché c’est la liberté des prix. Ils peuvent varier dans un temps rapproché mais aussi par points de ventes. C’est flexible. A la librairie A vous trouvez le livre à un prix X. A la librairie B, vous trouvez le libre X à un prix C …
    Le prix unique du livre joint à la pratique des offices (c’est le distributeur qui compose la commande dans les faits) fait disparaître le véritable métier de libraire puisqu’il n’a ni la liberté de choix des produits avec les offices ni celle de décider des prix dans son propre espace commercial avec la loi Lang.
    C’est le contraire absolu du commerce.
    Bien cordialement.
    denis

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  3. Avatar de Jean-Jacques
    Jean-Jacques

    Merci Denis. J’avais donc bien compris pour le prix unique. Mais j’ignorais la contrainte des « offices ». J’ai toujours pensé que le prix unique évitait le dumping des grands réseaux de distribution, protégeant le libraire indépendant, lui garantissant un revenu satisfaisant et fidélisant sa clientèle, certaine de ne pas trouver moins cher ailleurs. Il existe donc des effets pervers…
    L’un d’eux, si l’on peut dire, est l’organisation de fournisseurs en ligne, qui, d’une certaine façon, tournent la loi Lang en offrant le port, qui est donc compris dans le prix du livre, ce qui revient à réduire le prix de vente du seul ouvrage. C’est très commode de pouvoir s’offrir ou offrir à domicile, bien conditionné, un livre en quelques heures, en bénéficiant de multiples avis de particuliers. Un libraire indépendant peut-il tout lire, avoir un avis pertinent sur tout ? Impossible. Il a tout de même pour lui son sourire, sa dernière arme : elle n’est pas négligeable dans ce monde de plus en plus mécanique, désincarné…

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