L'opinion publique est mal dans sa tête. La crise installée perturbe ses repères. Elle est mal dans sa peau. Le désamour s'est établi entre elle et sa représentation politique : pas assez de sincérité, pas assez de résultats, pas assez de charisme.
Le discours de crise a mis en crise le discours politique. L'opinion veut changer de représentation.
Au Canada, cette attente trouve une offre pour l'instant :
celle de Justin Trudeau qui casse tous les codes et récolte les suffrages. C'est la provocation comme message. Mais au-delà commencent à percer les bonnes questions : nouvel emballage ou nouveau contenu ?
Une étude universitaire sur
le profil attendu vient de montrer que l'attente de l'opinion n'est plus l'un ou l'autre mais les deux à la fois : un nouveau contenu dans un nouvel emballage.
Cette exigence montre la difficulté du défi.
Un défi qui n'a pas encore été sérieusement abordé en France à l'exception peut-être de Bruno le Maire. Mais la classe politique semble très fondue dans le moule classique.
Sur le plan local, c'est le défi de l'opposition.
La majorité sortante est triste d'uniformité, de continuité dans ses pratiques. L'opposition doit être réceptive à ce besoin de nouveau contenu comme de nouvel emballage. La "bonne équipe" sera celle qui assurera sa capacité à marier de l'expérience mais aussi de la réelle nouveauté. Les messages pour consolider ce sentiment de nouveauté restent à trouver, à communiquer.
Ce n'est pas seulement une question d'âges.
C'est bien au-delà.
L'équipe qui finalisera efficacement cette offre fera probablement un grand pas vers la victoire.
Denis Bonzy 
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