Denis Bonzy

Berlin aujourd’hui : François Hollande et la France en panne absolue de leadership

Aujourd’hui à Berlin, Barack Obama va prononcer un discours de leader du monde libre donnant les perspectives aux Européens. Le 24 juillet 2008, à Berlin également, son discours avait été un tournant de sa campagne électorale. Devant 200 000 personnes scandant son slogan de campagne (Yes we can), Obama montrait aux citoyens américains qu’il avait tous les atouts pour gagner la réhabilitation de l’image de marque internationale des Etats-Unis alors malmenée par la politique de GW Bush.

Ce fut un tournant majeur.

Ce nouvel évènement appelle trois constats :

1) Ce discours est tenu à Berlin et pas à Paris : Berlin qui progressivement est devenue la capitale du pays qui est la référence de l’Europe.
Obama bis Berlin 2008

2) Les « nouvelles frontières occidentales » sont données par un leader Américain et non pas par un Président Français. 

3) Comparativement, la France marginalisée sur toute la ligne est en panne absolue de leadership. Elle est sans vision d’espoir empêtrée dans des querelles internes permanentes de seconde catégorie. Elle n’incarne plus aucune valeur rassembleuse après avoir promu tant de valeurs universelles. Elle paraît sans souffle avec un Président qui a commencé sa présidence perdu dans les conflits de tweets au sujet de « son ex » et qui patauge ensuite dans les échecs à répétition. Pas un discours de « référence ».

Le pays de la déclaration universelle des Droits de l’Homme semble réduit aux querelles de répartition de places de marchés dans un village de sous-préfecture. Quel décrochage en direct.

Sur les 30 dernières années, il y a une sorte de pente imperceptible marquée par la moyennisation des représentants de ce pays.

Il était possible de ne pas être d’accord avec VGE ou Mitterrand mais quand même un certain niveau était sauvegardé. Chirac a eu des moments heureux sur la scène internationale (Irak, voyage en Israël …). Sarkozy a été moins régulier sur la scène internationale mais capable de rebonds de caractère.

Là, on semble avoir accepté de ne plus être dans le peloton de tête. C’est la différence entre Chirac et Hollande. Chirac donnait l’impression que Paris allait en Corrèze. Hollande donne le sentiment que c’est la Corrèze qui monte à Paris. Dans de telles circonstances, c’est plus qu’une nuance.

 

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