Denis Bonzy

Crise des institutions publiques : l’alerte du 1, 23 % sur la primaire de Paris

Au 1er mars 2012, la Ville de Paris comptait officiellement 1 290 910 électeurs. A ce jour, à quelques heures de la clôture des inscriptions pour la primaire UMP de Paris, il y a 16 000 inscrits soit 1, 23 % du corps électoral.

Et de surcroît, ce nombre des inscrits ne signifie pas le nombre des votants. Il y aura un nombre plus faible. C'est un échec considérable.

1) C'est probablement l'échec d'un calendrier sur


mai c'est à dire au milieu des ponts et des vacances.

2) C'est le dispositif même des primaires qui, en dehors de la présidentielle, n'a pas encore trouvé en France son équilibre manifestement. A la différence des Etats-Unis où la primaire est une véritable pré-élection avec la dose de combativité que chaque compétition exige, en France, les primaires tombent dans une alternative redoutable :

– soit il n'y a pas de différences exprimées entre les candidats et elles deviennent ternes, moroses, pourquoi sont-ils candidats s'ils sont d'accord sur tout à quelques nuances près ?

– soit il y a des différences exprimées et la primaire devient le théâtre d'oppositions telles que la question devient : comment pourront-ils s'entendre après ?

Dans les deux cas, l'équilibre de la primaire peine à être trouvé.

– Mais surtout et c'est la confirmation par le sondage Harris Interactive d'hier pour Atlantico, la décrédibilisation des intervenants dans la sphère politique est considérable. Depuis plusieurs  années déjà, la France s'est engagée dans une redoutable fragilisation de l'ensemble de la chaîne des acteurs de la vie publique (élus, médias …). Elle est désormais entrée dans une "zone rouge" qui atteint des extrêmités inquiétantes. Pourquoi participer à ce qui est soit répulsif soit sans intérêt ?
Paris 05 04 13

C'est la question de fond qui devrait interpeller bien au-delà des clivages partisans.

C'est l'alerte du 1, 23 % sur Paris. Le mandat de François Hollande accélère un processus : promesses non tenues (démobilisation à gauche), radicalisation à droite, chiffres publics fantaisistes … : la crise de régime est manifestement entrée dans une nouvelle étape.

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