Denis Bonzy

Fête des mères : Denis Bonzy : « Allo maman, c’est gagné ! »

Le 1er souvenir heureux qui me revient au sujet de ma mère est l'appel téléphonique de ce dimanche de mars 1989 quand elle fut la première que j'ai appelée pour l'informer de ma victoire aux cantonales. La campagne avait été longue et d'une extrême violence. Je m'attendais à un résultat étroit mais négatif dans ce canton historiquement "politiquement hostile" et l'écart positif a été large en ma faveur. Tout naturellement, vers 21 heures 45, elle fut la première a être informée du résultat. L'info fut brève "allo maman c'est gagné !". Une information prise avec modération. Elle adoucissait tout : les échecs comme les succès.

Elle m'a communiqué une passion :



la vérité.

Cette vérité qui a guidé toutes nos relations pendant son existence sans jamais rien nous cacher.
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A sa disparition, la reconstruction a été dure, très dure.

En 2001, sa maladie étant alors déclarée, j'avais volontairement arrêté la politique pour qu'elle ne subisse pas la campagne de 1995 qui avait battu des records d'indignité : courriers anonymes au domicile de mes parents, appels anonymes récurrents au milieu de la nuit alors même qu'ils étaient âgés, obligation de changer souvent leur  numéro de téléphone … 

Pendant sa maladie, j'ai effectué de nombreuses découvertes sur mon propre tempérament dont l'énergie et l'abnégation naturelles quand il faut aider une personne que l'on aime par-dessus tout. Et pourtant alors que j'avais une telle peur de la maladie, des hôpitaux, les fréquenter à ce point sans me poser de question en dehors de la volonté d'être à ses côtés fut a posteriori une évolution que je n'avais jamais imaginée possible à ce point. 

DB enfant 4Après sa maladie et son décès, une autre vie s'est engagée. D'abord marquée par un terrible vide physique : ne plus pouvoir la serrer contre moi, apprécier un parfum … tout ce qui était si coutumier.

Avec le temps, avec beaucoup d'efforts, progressivement d'autres équilibres nécessaires sont nés avec une présence spirituelle permanente. En fonction d'une réaction, je retrouve les contraintes d'éducation qu'elle avait initiées. Le tempérament change de façon étonnante mais ses contraintes sont toujours là : le rapport au travail, ne pas être démonstratif …. Il parait qu'après une très forte épreuve la tonalité du rire n'est plus jamais la même qu'à l'époque des jours heureux : je le crois. 
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Sa passion de la vérité qui avait été constante entre nous, je l'applique désormais de façon généralisée sans le  moindre effort. Dans ma vie professionnelle, pour dire le bien que je pense mais aussi le mal éventuel. Dans les relations personnelles. Dans mon nouvel éventuel engagement politique.

La vérité n'a pas besoin de force pour être exprimée quand elle est sincère. Elle est d'une douceur fabuleuse.

Elle allège le cerveau qui donne le sentiment de vous remercier de ne pas avoir à emprunter des chemins compliqués entre la pensée et l'expression.

De façon étonnante, sur ce chemin, quand la vérité est positive, elle ne me parait pas louangieuse mais juste.

Quand elle est négative, elle ne me paraît pas agressive mais franche.

C'est probablement sa façon pour être le plus souvent à mes côtés.

Denis Bonzy

NB : je remercie Annick, ma soeur aînée pour les photos qu'elle a accepté de me prêter. Je n'ai jamais eu les réflexes des photos et c'est dommage. Mais même avec le recul du temps, parcourir cette belle époque des vacances d'été suscite une très vive émotion. C'était le moment parfait pour profiter d'une belle union familiale avec le sport et le plaisir tout simple d'être ensemble.

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