L'opinion publique française fonctionne à partir de stéréotypes. Le socialisme à la française est né et a vécu à partir de repères simples : le monde des affaires est immoral. Les criminels sont les victimes de la société. Les miltaires sont des fascistes. Les fonctionnaires de braves gens. Les pauvres sont toujours bons. La religion est soit inutile soit rétrograde. Les grandes villes sont avancées et les petites villes sont des foyers à s'ennuyer … Bref, un monde "simple" très manichéen avec des repères rassurants qui ont fait du socialisme à la française une forme de chic.
Seulement voilà, en moins de 12 mois, tous ces repères sont pris à défaut.
Le monde des affaires crée de l'emploi.
Les criminels sont les fossoyeurs de la vie en société.
Les militaires vont combattre l'obscurantisme religieux au Mali.
Les fonctionnaires coûtent très cher.
Les pauvres peuvent aussi avoir une part de responsabilité dans leur situation.
La religion peut donner une foi qui est une force fantastique.
Nous assistons à un effondrement méthodique de l'univers culturel du socialisme à la française.
Dans cet effondrement, l'affaire Cahuzac est la touche de trop : un éminent ministre PS a épousé l'argent sale.
Qu'il ait épousé l'argent posait déjà problème. Mais il a épousé l'argent sale, secret, étranger, non déclaré …
Le socialisme n'est plus chic. Il devient toc.
C'est un changement majeur pour la vie publique française.
La détresse de Cahuzac hier sur BFM n'était pas seulement très travaillée. C'est toute la façade de cet ex-ministre qui était effondrée.
Pour l'opinion publique, il en est de même. Elle est face au vide. Elle choisissait la droite pour son efficacité et la gauche pour sa morale collective.
La droite n'a pas été perçue comme efficace pour sortir de la crise de 2008 et maintenant la gauche n'a plus de morale collective. Elle trahit même tous ses repères : de la probité individuelle à la classe ouvrière qu'elle désespère.
C'est une véritable nouvelle donne qui est en train de naître.
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