Le socialisme à la française est sur le seuil de la porte de sortie. Cette éviction est celle d'un socialisme régulateur supporté tant que la société est prospère. La richesse est alors distribuée. Mais la crise est passée par là. Bien davantage, ce socialisme à la française n'apporte plus de réponse aux préoccupations morales qui hantent l'opinion publique et plus particulièrement les classes moyennes.
La construction socialiste s'est effondrée de l'intérieur.
C'est celle de la démoralisation par des méthodes comme par des objectifs.
Des méthodes qui sont celles du fossé entre le discours et les actes.
Une classe politique a créé son fonds de commerce à partir de promesses jamais réalisées. Elle a vilipendé la "réussite matérielle" alors même que les intéressés étaient des bourgeois matérialistes caricaturaux.
Les objectifs sont aussi ceux qui heurtent le bon sens de la classe moyenne : mépris du labeur, contestation de la discipline, comportement bling bling à l'opposé de la discrétion élémentaire …
Le socialisme à la française est devenu une contre-culture : ce qu'il faut absolument épargner à la société.
Une révolution culturelle est en marche.
Pour l'instant, la formalisation n'est pas encore achevée. Mais elle naît actuellement par le rejet d'un socialisme à bout de souffle qui donne le sentiment d'être parasitaire.
Ce socialisme était par définition peu adapté à la "génération du moi" puisque sa logique est celle de la masse. Mais Hollande a poussé trop loin et trop vite la fracture entre les soixante-huitards décalés et l'esprit du nouveau siècle. Cette fracture culturelle est bien plus grave que l'impopularité politique.
A l'ère de l'internationalisation quotidienne des images, les Français ne supporteront pas longtemps le décalage entre les nouveaux héros (Obama, Trudeau …) et les techniciens fatigués, entre les leaders et les suiveurs. Le rythme de la séparation risque en effet de sérieusement s'accélérer.
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