Denis Bonzy

Le Conseil des Ministres du 10 avril et l’affirmation des métropoles : la pagaille des territoires

La bataille des territoires est engagée depuis 4 ans dans la discrétion et dans l'hypocrisie. Dans la discrétion, parce que tant Sarkozy que Hollande ne veulent pas ouvrir le vrai débat : mettre de l'ordre dans des territoires dépassés, incohérents, archaïques. Surtout dans l'hypocrisie, parce que les vrais objectifs ne sont jamais clairement affirmés. Sarkozy évoluait de facto vers la disparition progressive des départements. Hollande ranime les départements mais installe les métropoles en territoires d'avenir. 

Et une structure de plus qui s'ajoute.

Trois premières métropoles majeures sont affirmées :


Paris, Aix-Marseille et Lyon. Mais d'autres vont rapidement venir : Nantes, Lille, Bordeaux, Toulouse …

C'est un bon choix sur le fond mais très mauvais dans la méthode.
Villages

Sur le fond, c'est un bon choix. Les géographies se structurent autour d'une ville – centre. C'est la réalité incontournable.

Mais c'est un mauvais choix sur la méthode parce qu'aucune suppression de structures publiques n'est engagée.

Quatre évolutions sont reconnues comme nécessaires :

– affirmer des grandes métropoles régionales,

– supprimer l'échelon départemental au moins dans les espaces urbains où la cohabitation entre la structure de la métropole et celle du département est injustifée. Collomb (PS) a raison sur Lyon avec l'évolution de ce type entre le Grand Lyon et le Conseil général,

– diminuer le nombre des régions pour passer de 22 à 8 ou 10 : Villepin a été le seul à ce jour à avoir l'honnêteté de le dire en avril 2011,

– regrouper les petites Communes en transformant les plus petites en sections de Communes vouées aux tâches d'état civil et de proximité.

Ces évolutions doivent être conduites en même temps. Chacun s'accorde sur leur nécessité. Mais une fois de plus les politiques reculent devant les diminutions de mandats, la chute des indemnités, la fin de titres divers …

Cette France politique du "non courage" coûte très cher aux contribuables et surtout elle pénalise terriblement la reprise dans le pays qui est handicapé par un désordre territorial sans précédent.

 

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