Le communiqué publié aujourd'hui par M. Grégoriu S-Valery, Secrétaire Général du Parti Radical de l'Isère est très instructif.
Il présente trois qualités fondamentales :
1) le refus des facilités démagogiques : des générations ont tellement considéré que morale et politique étaient inconciliables que lorsqu'il s'agit de lutter contre le divorce public flagrant, elles en font trop à l'exemple de la publicité des patrimoines selon des modalités techniques totalement arbitraires donc fausses, donc mensongères soit volontairement soit même par omission collatérale.
2) Ce n'est pas un aménagement mais bien une révolution qui est nécessaire : la politique française est trop souvent le règne des morales provisoires au gré des modes ou plutôt au gré des scandales médiatiques. Les aménagements vivent la durée de la mémoire collective c'est à dire pas longtemps. Il faut tout changer et non pas aménager.
3) Parce qu'elle est d'abord culturelle et non pas juridique, cette révolution va demander du temps. Il ne faut pas tomber de la facilité du mensonge au totalitarisme de la transparence absolue. Il faut trouver un juste équilibre pour que des extrêmités soient évitées.
C'est le deuil d'une vie politique qui est en cause.
Un système où les mots peuvent être détachés des réalités.
Une distorsion entre l'annonce et la vérité. Un système qui survit parce qu'il lâche à la vindicte populaire des bouc-émissaires. Une opinion qui juge au bruit des rumeurs et des clameurs.
Le livre noir de la politique est d'abord le livre noir des opinions parce que les citoyens ne font pas le travail sur eux pour être respectés et pour eux-mêmes respecter cette qualité de citoyen donc la démocratie.
Ce dont il faut espérer surmonter la perte, ce n'est pas l'argent mais le mensonge.
L'argent est certes une somme élevée pour un individu mais une somme tellement ridicule face aux enjeux collectifs.
Ce qui est grave c'est le mensonge. C'est la vraie dimension de l'affaire cahuzac quand le mensonge devient le contenu d'une politique. Si l'opinion consacrait autant de temps au dossier de la réduction des dettes publiques qu'à l'affaire cahuzac, quel progrès positif en résulterait.
La nouvelle génération doit conquérir l'idée que la vérité doit être partout chez elle en politique. Pour dénoncer les magouilles mais aussi pour annoncer les mauvaises nouvelles nécessaires. Pour éliminer les tricheurs mais aussi pour éliminer les faux engagements voués à ne vivre que le temps d'une campagne électorale.
Sous toutes ces dimensions, c'est tout "simplement"la naissance d'une autre politique et, parce que ce défi est d'abord culturel, il sera celui de la nouvelle génération si elle est capable de refuser de se fondre dans un moule qui a montré toutes ses imperfections graves. C'est ce défi qui est le plus intéressant à suivre surtout à l'approche des prochaines élections locales.
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