Denis Bonzy

DSK + Cahuzac = la bataille perdue du PS sur la morale ou les vérités qu’il faut regarder enfin en face

Comment le PS va-t-il encaisser le choc DSK + Cahuzac soit le cumul des pires aspects de la négation de l'exemplarité ? En ces deux occasions, la démocratie française est-elle gagnante ? Se comporte-t-elle de façon digne et surtout responsable de façon durable ?

La réponse est non. Parce qu'elle refuse toujours de regarder en face des vérités qui sont le socle de tout réel changement.

1) DSK tombé, n'y a-t-il pas d'autres DSK dans la vie publique française ?


Il faut préciser des "petits DSK" car la "référence" a poussé loin le contenu du format avec les aspects collatéraux de proxénétisme actuellement débattus. Chacun peut citer des comportements sexuels choquants qui sont des attitudes courantes de responsables politiques en fonction. Donc le dossier DSK n'a rien réglé comme avancée collective sur ce volet.

2) Cahuzac tombé, n'y a-t-il pas d'autres "Cahuzac" dans la vie publique française ?
SingapourLà aussi, le "modèle" a poussé loin la "référence" en allant jusqu'à faire tomber le front républicain pour que ce soit un avocat du FN qui soit le monteur du dossier.

Mais il y a matière à des suspicions fortes sur d'autres élus en fonction qui pourraient avoir de la peine à justifier des propriétés immobilières dans certaines géographies privilégiées, parfois même à l'étranger, des trains de vie manifestement très "confortables".

3) A chaque fois, la démocratie française se vante de fausses avancées parce qu'elle pratique la plus mauvaise "justice" : celle du bouc-émissaire. Elle jete au feu un nom et elle n'applique pas la même règle aux autres. Les autres passés entre les "mailles du filet" se croient intouchables et continuent de plus belle. Là un financement politique. Ailleurs un harcèlement sexuel à répétition. Parfois un enrichissement privé … Les "affaires" tournent sans que rien ne soit sérieusement réglé. Les financements politiques dans la vie française ont-ils été réglés avec les affaires Noir, Carignon, Longuet, Roussin … : non des individus livrés au feu et qui voyaient les "copains" ne pas accepter de dire la "faute collective", ce qui était très différent de l'actuelle "affaire Cahuzac" parce qu'il s'agissait de financements politiques avec parfois même des bénéficiaires collatéraux qui aboyaient avec la meute.

De telles démarches relèvent de la farce. Il faut avoir l'honnêteté de le dire.

Même farce à gogos quand la presse française se délivre un label d'indépendance parce que Médiapart a levé le lièvre. Est-ce que Pujadas était Edwy Plenel lors de l'entretien avec Hollande au cours duquel il n'a jamais effectué la moindre relance … ?

Mais dans une démocratie les citoyens ont toujours les représentants qu'ils méritent.

Et aujourd'hui des responsables publics devraient le rappeler.

Quand un citoyen choisit son bulletin de vote en fonction des engagements sur des urbanisations à venir de ses terrains, à quel titre peut-il aujoud'hui blâmer Cahuzac ?

Quand un électeur détermine son bulletin de vote en raison des accords de subventions pour l'association qu'il dirige, à quel titre peut-il aujourd'hui jouer l'offusqué face à Cahuzac ?

Pourquoi une vie publique qui est devenue une immense ruche à clientélismes contraires aux règles essentielles de la citoyenneté aurait-elle des représentants qui seraient des modèles de vertus ?

Les citoyens doivent commencer par faire le point sur eux-mêmes avant ou au moins en même temps qu'ils deviennent des chasseurs de têtes dans de telles circonstances. 

La vie publique française est l'une des plus médiocres des démocraties modernes. Elle reste infectée par les pires travers monarchiques face aux démocraties anglo-saxonnes ou du Nord de l'Europe. Et ce constat, ce n'est pas la responsabilité de DSK ou de Cahuzac mais d'abord de citoyens qui ne respectent plus assez la qualité même de citoyen.

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