Plus les rencontres sur le terrain se multiplient, plus la nouvelle ligne de frontière se précise. Il y a ceux qui ont l'esprit de vingtenaires et les autres frappés de burn out. Une sorte d'épuisement liée à une surcharge de déceptions, de trahisons, de mépris. Mais surtout l'aveu de ne plus croire en rien.
Les politiciens sont devenus des monarques supportés dont l'emphase des postures grossit à mesure que les résulats concrets diminuent. En quelques mois, les leaders du PS ont perdu leurs attraits. Belkacem a perdu son visage mutin. Elle est devenue arrogante. Ayrault n'est plus modéré mais
professoral. Montebourg n'est plus contestaire mais comique à ses dépends…
Le regard sur eux a changé.
Dans les autres pays, pour éviter ce burn out, l'opinion a trouvé du neuf, de la fraîcheur.
Trudeau gagne la primaire du PLC avant même le vote à l'issue d'une campagne où il a eu le courage de casser tous les codes. A 20 ans, Bureau Blouin est devenu le plus jeune député de l'histoire de la Province de Québec.
Aux Etats-Unis, ceux qui ont résisté à la déferlante démocrate étaient des candidats à la culture de vingtenaires : Mia Love, Kristi Noem …
Ce n'est pas une question d'état civil. Mais un enjeu de culture, d'état d'esprit.
C'est la chance de l'opposition locale
face aux bourgeois conservateurs du PS qui ne conçoivent les articles que composés d'un sujet, d'un verbe et surtout de compliments, qui n'acceptent une photo qu'à la condition qu'elle sorte de la photothèque officielle bien contrôlée …
Ils approchent des 20 ans de pouvoir mais ils n'ont plus l'esprit des 20 ans dans leurs costumes bien coupés, cravatés, quittant les voitures de fonction pour condescendre à écouter à la condition que la critique ne soit pas trop vive.
La sagesse populaire dit "on n'a pas tous les jours 20 ans". C'est si vrai pour eux que la politique donne alors terriblement le sentiment d'user de façon accélérée mais pas au point de conduire à arrêter volontairement …
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