Tard dans la soirée d'hier, des employés communaux travaillaient dans le cadre d'heures supplémentaires pour enlever tout le matériel de GrenobleFactory afin de ne pas empièter sur la date du 1er mars.En quelques heures, cette opération publicitaire ponctuait le triste exemple du système légal français dominé par l'hypocrisie qu'elle avait incarnée depuis son lancement début février.
L'hypocrisie est un trait de tempérament très répandu dans la vie publique française : la pensée exprimée est belle mais les actes vont dans la direction contraire.
GrenobleFactory a été une caricature de cette hypocrisie.
Il était question d'une campagne de promotion des Grenoblois. En réalité, ce fut une campagne de promotion de la municipalité sortante effectuée par une agence de pub …
lyonnaise de surcroît.
En temps de crise, il était question d'économies. Dans le dernier mois avant le nouveau régime des dépenses électorales, ce fut une débauche de dépenses publicitaires éphémères : GrenobleFactory, Forum Libération, Grenoble en couleurs …
Il est souvent question de transparence mais dans les actes aucune de ces opérations publicitaires n'aura révélé son véritable coût.
Ce devait être l'un des dossiers clefs de la dernière séance publique du Conseil Municipal de Grenoble. Le quotidien régional, le Dauphiné Libéré, avait même consacré une page entière à lister les questions probables. Mais le jour venu, pas de question. Pourquoi ?
La liste des décalages entre les déclarations et les actes est considérable.
Le dispositif légal de financement des campagnes électorales françaises n'est qu'un immense tissu d'hypocrisies. Les collaborateurs ne sont pas comptabilisés. Mais ils effectuent un pourcentage considérable de travail pour les campagnes. Et là encore, la liste des fausses vérités est impressionnante.
Cette situation n'est pas spécifique à Grenoble. Elle est généralisée. Grenoble a seulement poussé très loin le cochonnet de l'hypocrisie et le volume des dépenses publicitaires payées par tous les contribuables.
C'est la réalité d'une vie publique où le mensonge et l'hypocrisie sont les socles des campagnes électorales quand la confiance devrait naître de la vérité et de la transparence.
Un décalage de plus dans la douce mais permanente descente aux enfers d'une vie publique française inefficace, dévalorisée, discréditée emportant avec elle progressivement tous les différents corps qui devraient pourtant être les garants de valeurs fondamentales.
Une situation alarmante mais d'abord pathétique.
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