Dans plusieurs Départements, cette initiative de label pour les rivières sauvages fait l'objet d'une forte mobilisation. C'est une excellente initiative. Dans la revue Mountain Wilderness, Hélène Luczyszyn a publié un excellent article sur ce dossier.
Dans la grande agglomération grenobloise,
c'est un sujet qui ne retient pas encore l'attention méritée. C'est une indifférence d'ailleurs assez étonnante de la part des élus locaux à la différence par exemple des élus du Rhône.
Une catégorie particulière mérite une vigilance : les rivières sauvages citadines.
Il serait souhaitable que plusieurs rivières de ce type fassent l'objet en Isère d'une très forte mobilisation.
Le Club 20 a présenté des mesures pratiques pour une valorisation plus performante des esapcxes d'eau notamment dans leurs vocations pédagogiques.
Nous espérons qu'à l'occasion des élections municipales 2014, ce dossier recueillera tout l'intérêt qu'il mérite.
Article de Mme Hélène Luczyszyn :
" Il y a deux ans est né le « Fonds pour
la Conservation des Rivières Sauvages », organe moteur d’une démarche
ambitieuse visant à améliorer la reconnaissance et la protection des dernières
rivières « sauvages » de France. WWF France et SOS Loire Vivante ont rassemblé
les énergies d’acteurs divers – associations (dont Mountain Wilderness),
scientifiques, acteurs de la gestion locale de rivières et institutionnels… –
autour de ce beau projet. Le Fonds s’est aussi donné mission de favoriser
l’émergence d’un réseau européen de rivières sauvages en lien étroit avec les
acteurs de la société.
Après le colloque fondateur d’Annecy (mai 2011, voir l’article de la Revue MW
n°87) qui a confirmé l’intérêt national et européen de la démarche, deux
commissions techniques ouvertes se sont mises au travail : la première sur la définition des critères de « valeur sauvage » pour une
rivière et l’autre sur le processus de labellisation visé.
En octobre 2011, un premier séminaire a rassemblé une trentaine de passionnés
de rivières venus de toute la France pour poser les bases de la labellisation,
en interrogeant notamment le ressenti de chacun : « pour vous, c’est quoi une
rivière sauvage ? ». C’est ainsi qu’ont été identifiés 4 compartiments à
évaluer :
1. La qualité physique de la rivière : naturalité de son lit, de ses rives et
de sa dynamique, présence d’aménagements (barrages, digues…) ;
2. L’occupation des sols et les activités du fond de vallée : présence ou non
d’activités impactantes (infrastructures, zones urbanisées, agriculture
intensive…) ;
3. La valeur paysagère et la fréquentation humaine, tant par ses aspects
positifs (intérêt du grand public pour la rivière) que par ses aspects négatifs
(surfréquentation);
4. La qualité de l’eau et la biodiversité : les espèces présentes, animales et
végétales, réagissant aussi, bien sûr, aux facteurs des trois compartiments
précédents.
En 2012, les membres de la commission « valeur sauvage » se sont de nouveau
réunis à trois reprises avec comme objectif de bâtir une grille d’évaluation
précise et scientifiquement robuste, détaillant l’ensemble des critères d’évaluation et les modalités d’attribution d’une « note de wilderness » à
chaque rivière candidate. Ainsi, des seuils de passage entre trois classes pour
chaque critère ont été définis, de la rivière totalement naturelle (qui ne
semble plus exister en France) à une rivière présentant une altération
ponctuelle voire plus marquée du critère.
La grille est à ce jour en cours de test sur les premières rivières candidates
(Valserine dans le Jura, Chéran dans les Alpes du Nord, Vis dans le Massif
Central, Léguer en Bretagne…) et doit faire l’objet de dernières validations au
sein du Fonds d’ici fin 2012 :
Peut-on labelliser « Rivière sauvage » une rivière avec un barrage (même si l’impact
de celui-ci aura été démontré très faible), une rivière très fréquentée ?
Le but est-il de pousser vers l’excellence des rivières qui n’ont pour
l’instant qu’un « potentiel de rivière sauvage »? …
Autant de questions passionnantes auxquelles répondre de manière consensuelle
est loin d’être évident. Une démarche à suivre donc, et dont on espère qu’elle
réussira à préserver efficacement les dernières rivières naturelles. »
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