Denis Bonzy

Ecole : les Français demandent de l’autorité, de l’égalité et de la discipline

A demande du SNUipp, Harris Interactive a réalisé un sondage auprès des Français
les interrogeant sur la mise en place de la réforme des rythmes scolaires (enquête publiée ce jour). En
effet, alors que les enseignants du premier degré étaient en grève ce 12
février, il s'agissait d'interroger les Français sur leur perception de la
réforme annoncée par Vincent Peillon et plus spécifiquement sur les modalités de
sa mise en œuvre dans les écoles et les Communes du territoire
: comment la
réforme doit-elle se traduire concrètement en termes d'organisation ? Quelles
sont les modalités de mise en place privilégiées par les Français et notamment
les parents d'élèves scolarisés en école primaire ?

Que retenir de cette enquête ?

Une réforme identifiée par une majorité de Français,
même si le sujet des rythmes scolaires ne leur apparaît pas comme la principale
priorité de l'école primaire pour les années qui viennent

 – « L'autorité et la discipline » ressort comme un des sujets
prioritaires
pour l'école primaire dans les années qui viennent selon une
majorité de Français, quand les rythmes scolaires le sont pour un quart
d'entre eux (26%).
Ecole 20 02 13

 – La réforme des rythmes scolaires présentée par Vincent Peillon est
identifiée par une majorité de Français : 91% déclarent en avoir déjà entendu
parler, dont 62% qui voient clairement ce dont il s'agit, proportion qui
s'élève à 76% parmi les parents d'enfants scolarisés en école primaire.

 

Une réforme dont les Français attendent avant tout
qu'elle favorise l'égalité entre tous les enfants, considérant qu'en l'état,
elle aurait plutôt tendance à les aggraver

– Les Français semblent partagés quant à la mise en place d'une organisation
unique de la journée et de la semaine en primaire : 50% considèrent qu'il
serait préférable que cette organisation soit différente entre les élèves de
maternelle et d'élémentaire, quand 43% estiment qu'il faudrait que cette
organisation soit la même pour tous.

– Concernant la mise en place des activités périscolaires, le caractère
obligatoire ou facultatif de ces activités ne fait pas consensus : 48%
des
Français indiquent qu'il faut que ces activités soient obligatoires, quand
43% mentionnent le contraire.

– Les Français se montrent en revanche plus tranchés quant au prix de
ces activités périscolaires : 62% considèrent qu'il faut que ces activités
périscolaires soient gratuites pour tous,
24% que leur prix devrait varier
selon le niveau de revenus des parents et 7% qu'elles devraient être payantes et
au même prix pour tous les élèves. La gratuité des activités pour tous est
particulièrement plébiscitée par les parents d'enfants scolarisés en école
primaire (77%).

Au total, 42% des Français considèrent que cette réforme va augmenter les
inégalités entre les élèves selon les communes, 11% estimant au contraire
qu'elle va les réduire, 39% jugeant que son effet sera neutre. Les parents
d'enfants scolarisés craignent particulièrement que la réforme favorise un
accroissement des inégalités (62%).

Des modalités de mise en place qui doivent être
progressives et adaptées aux communes dont les Français doutent de leur capacité
à prendre en charge les activités périscolaires

Les Français doutent de la capacité de leur Commune à mettre en place la
réforme : 45% estiment qu'elle ne dispose pas de suffisamment
d'infrastructures pour accueillir les élèves dans le cadre des activités
périscolaires qui seront mises en place et 57% qu'elle ne dispose pas de
suffisamment de personnel qualifié pour organiser les activités et encadrer
les élèves. Les habitants des communes de moins de 2 000 habitants se
montrent largement plus sceptiques sur la capacité de leur commune, tant en
termes d'infrastructures que de personnel encadrant.

Dès lors, la majorité des Français privilégie une mise en place
progressive de la réforme : seuls 12% considèrent que la réforme doit être
mise en place, dans toutes les écoles du territoire dès la rentrée de
septembre 2013, 33% privilégient plutôt une mise en place de la réforme en 2014
dans toutes les écoles du territoire, notamment les parents d'enfants
scolarisés en primaire, et 48% adoptent une position intermédiaire, estimant
que la réforme doit être mise en place progressivement, c'est-à-dire dès
2013 dans certaines écoles et en 2014 pour les autres.

Malgré tout, les Français n'apparaissent pas prêts, pour une
majorité d'entre eux (73%), à payer davantage d'impôts locaux dans leur Commune
pour que les activités périscolaires proposées aux élèves d'école primaire de la
commune soient gratuites, 46% indiquant même qu'ils n'accepteraient pas
du tout de le faire.

 

Des parents qui privilégient une fin des cours à 15h30
plutôt qu'à 16h30

92% des parents d'élèves scolarisés en primaire indiquent qu'ils
inscriront leur(s) enfant(s) aux activités périscolaires si elles sont
gratuites, dont 57% certainement. En revanche, cette proportion tombe à
41% si elles sont payantes. D'autres éléments de l'organisation des activités
périscolaires impacteront également leur choix d'y inscrire leur(s) enfant(s) ou
non tels que le type d'encadrement, le type d'activité ainsi que la
souplesse d'organisation.

Les parents d'enfants scolarisés en primaire préfèreraient que ces
activités se déroulent en fin de journée, après une journée de classe qui se
termine à 15h30 (68%), quand 29% plébiscitent au contraire une pause
méridienne plus longue, de 2h30, pendant laquelle seraient organisées les
activités périscolaires et une fin des cours à 16h30.

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