Depuis près d'une semaine, je suis très surpris par des commentaires sur le dispositif des primaires. Le Dauphiné Libéré de ce jour avec l'annonce de la création d'un "GAM nouvelle génération" apporte une démonstration de plus à ce constat. Les initiateurs sont de gauche mais contre le pouvoir local en place. Comment vont-ils donc se faire entendre lors des municipales 2014 ?
En présentant une liste au 1er tour ? En commentant le scrutin sans être présent ? En intégrant la liste de gauche c'est à dire en aidant ceux qu'ils annoncent aujourd'hui vouloir sanctionner ?
A partir du moment où la société gagne en diversité et où les formations partisanes perdent en attractivité, il faut bien trouver un dispositif technique de régulation des offres.
Sans dispositif de régulation en amont du 1er tour de scrutin, c'est ce 1er tour qui devient de fait "la primaire" sauf qu'il n'y a ensuite que 48 heures pour fixer les conditions du vote définitif puisque dès le mardi toutes les modalités techniques sont figées (impressions des bulletins de votes, professions de foi …).
Loin des tractations dans la précipitation, la primaire est d'abord un défi d'éthique puisque c'est la morale de la démocratie appliquée à toutes les étapes de ceux qui veulent ensuite incarner cette démocratie.
C'est aussi un défi technique parce que bien entendu les opérations de votes sont lourdes. Mais elles constituent un défi non seulement pour les organisateurs mais aussi pour les Institutions qui doivent montrer à cette étape leur tolérance pour ne pas entraver un processus qui suppose l'aide pratique des Institutions ne serait-ce que pour la mise à disposition des bureaux de votes.
Par l'importance des débats publics contradictoires, c'est la ré-implication du citoyen dans le processus direct de sélection.
Le citoyen a souvent des attentes qui ne sont pas du tout considérées : la proprété des espaces publics, leur sécurité, leur calme, la place de la verdure, la non-densification des immeubles et pire encore des tours …
Le coût de l'énergie pour des familles en difficulté.
Le cimetière animalier notamment pour les animaux de compagnie de personnes âgées seules en milieu urbain et désireuses de pouvoir se recueillir sur la tombe de l'animal qui a ensoleillé leurs moments de solitude.
Tous ces thèmes sont si souvent exclus du débat public voire même dans les actes à l'opposé des politiques mises en oeuvre.
Pourquoi le citoyen devrait-il considérer que le débat de son cadre de vie lui échapperait pour revenir à d'autres enjeux souvent très artificiels ?
Dans une démocratie, la politique se doit d'être à l'écoute des citoyens et non pas les citoyens à l'écoute de la politique.
C'est tout l'enjeu des primaires. Si elles sont mises en oeuvre dans un cadre créatif, elles nous annoncent enfin un futur qui ne ressemble plus au passé.
Elles sont réellement un marqueur d'innovation. C'est ce côté neuf qui inquiète si fort au point de susciter actuellement tant de faux procès ou des avancées à reculons dans les actes.
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