La société française aborde actuellement avec de tristes décalages ce qu'il est désormais convenu de baptiser des sujets sociétaux et qui sont avant tout des sujets humains.
C'est le cas du sujet des pères séparés de l'un ou de plusieurs de leurs enfants dans des conditions pratiques qui reviennent à les priver du rapport affectif naturel avec leurs enfants.
Dans son ensemble, la société française devrait examiner ces situations avec considérablement plus d'attention et d'intelligence.
L'attention, parce que le sens même de notre fonctionnement en commun, c'est de parvenir à ce que le plus grand nombre possible accède à une forme d'épanouissement individuel spirituel et matériel. C'est le sens même du progrès des civilisations. Or, certaines étapes "primitives" passées, il y a désormais comme une acceptation que les progrès nécessaires auraient été atteints alors même qu'il y a tant d'autres améliorations à apporter dans de multiples domaines.
L'intelligence, c'est d'intégrer les évolutions humaines : depuis l'allongement des durées de vie et les conséquences considérables qui vont en résulter jusqu'à l'évolution des rôles des sexes dans leurs rapports à certaines fonctions fondamentales dont les sentiments à destination des enfants.
A titre personnel, je suis un "fils à maman". Elle m'a entouré d'une telle vigilance me faisant découvrir l'immensité des qualités subtiles des femmes : le parfum, la composition d'un bouquet qui change l'ambiance d'une pièce, le rapport des couleurs de tenues vestimentaires qui évoluent pour créer de la joie ou de la rigueur … Toute cette sensibilité formidable qui donne un goût particulier à une journée. Comme si souvent à cette époque, mon père concevait alors les relations avec moi sous une forme de rudesse, de non-dialogue. Et pourtant, dans les derniers mois avant son décès comme dans tant de circonstances difficiles, quelle sensibilité derrière cette apparence froide.
Au moment où, de façon légitime, il est question d'égalité des sexes comme de meilleure acceptation nécessaire de sentiments partagés en plus grande liberté, pourquoi les pères resteraient-ils les victimes de vieux clichés selon lesquels ils pourraient vivre à l'écart de leurs enfants ?
Aimer, c'est voir. C'est entendre. C'est échanger. C'est toucher, serrer dans ses bras. Après le décès de mes parents, c'est la première fois à ce point que j'ai ressenti ce manque physique de pouvoir les serrer dans mes bras. La vie avait été généreuse avec moi puisque j'ai pu attendre un âge avancé avant d'être confronté à cette découverte.
Comment accepter que des règles dépassées ou parfois même détournées puissent imposer de telles souffrances à des pères comme à des enfants ?
C'est donc une belle cause que cette manifestation nationale et il est possible de disposer de plus amples informations par le lien suivant : S'informer sur la manifestation
Denis Bonzy
Denis Bonzy 
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