La venue d’Arnaud Montebourg à Grenoble et le vrai débat de fond

Et si le principal adversaire politique du pouvoir PS local était le fait d’être au pouvoir depuis 17 ans et d’en faire désormais trop ? Quelles conclusions seraient tirées d’un chiffre de plus de 55 % de Grenoblois considérant l’alternance comme nécessaire et naturelle après 17 ans du même pouvoir cumulant par ailleurs tous les pouvoirs locaux sans la moindre exception ?

Le PS est-il devenu trop « propriétaire du pouvoir local » y compris aux yeux de certains de ses proches ?

La réponse est

manifestement oui. Trois faits récents en constituent la démonstration incontestable.

1) Le Forum Libération financé sur fonds publics accueillant exclusivement des invités à l’engagement notoire de gauche. Imagine-t-on les réactions de la gauche si un pouvoir politique local de droite finançait un séminaire du Figaro sans la moindre présence d’un « intellectuel » de gauche ? 

Au sein même des rangs du PS et a fortiori parmi les indécis, de tels excès choquent.

2) Les visiteurs du Gouvernement qui défilent en permanence : le rythme devient « too much » et surtout que reste-t-il de concret après ? 

Cette logique du « zoo » où les citoyens semblent des espèces vouées à être observées ne correspond pas à la culture dauphinoise.

Le PS local se flatte d’un rythme sans précédent de telles visites. Ne devrait-il pas davantage se demander pourquoi les détenteurs antérieurs du pouvoir n’ont jamais sollicité ou accepté de devenir ainsi une « terre militante ».

Là encore, trop d’excès.

3) Il en est de même de la venue d’Arnaud Montebourg au CEA. Il s’agit de célébrer la toute puissance du CEA à Grenoble. Mais là encore, un parallèle est nécessaire. Si des adjoints au Maire de Grenoble étaient en fonction à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Grenoble et que, dans le même temps, le partenariat avec cet établissement écrase les autres volets, de quoi serait-il question : de confusion d’intérêts, d’une « OPA de l’établissement concerné », d’une défaillance grave d’impartialité. Pourquoi ces remarques seraient-elles bonnes pour une autre liaison d’intérêts et pas pour le CEA dans les mêmes circonstances ?

La encore trop d’excès. 

L’opinion dans sa très grande sagesse n’aime pas de tels excès. 

Elle sait que la République demande que des valeurs fondamentales soient respectées et que la détention trop durable d’un pouvoir éloigne dangereusement souvent de ces valeurs fondamentales.

Quand ce sentiment est installé, aucune tradition politique ne résiste. La circonscription de St Jean de Luz passe à gauche. Une ville communiste passe même à droite parfois et pourtant cet électorat a généralement moins d’état d’âme que le PS.

Et si actuellement plus de 55 % des grenoblois souhaitaient que l’alternance se produise pour corriger les usures d’un système politique installé depuis trop longtemp ?. Voilà un chiffre qui mériterait la réflexion.