Trois évènements se déroulent aujourd'hui et montrent l'uniformité qui impacte les opinions publiques des démocraties avancées. A Washington, Obama engage les cérémonies d'investiture. Il a été reconduit contre l'adversaire le plus redoutable la crise et le chômage. A Vancouver, le Parti Libéral Canadien organise son premier débat contradictoire. A Paris, même "chef de guerre", Hollande ne gagne qu'un point d'approbation.
Trois lieux différents et pourtant trois mentalités identiques.
Obama a gagné contre la crise économique parce qu'il a incarné le candidat capable de comprendre et d'associer le plus grand nombre dans la sortie de crise tandis que les maladresses de Romney renvoyaient le parti républicain au "musée des horreurs" d'élitisme, d'exclusion, de cynisme …
A Vancouver, Justin Trudeau est en train de faire naître une Trudeaumania faisant placer le Parti Libéral en tête des intentions de votes avec 34 %. Il a une telle énergie que les autres candidats semblent fades. A lui seul, il incarne une "politique nouvelle".
A Paris, Hollande est à la peine. Il est à l'opposé des deux premiers. Obama et Trudeau sont des combattants contre la crise. Ils incarnent le rebond de la gagne. Hollande est un infirmier. Même en guerre, il ne semble pas combattant. Tout est crise avec lui : économie, diplomatie, finances … Où est le coin de ciel bleu ?
Or l'opinion est à la recherche de ciel bleu. Elle est à la recherche de "success starter". Elle veut engager l'après-crise. Elle attend de l'idéal, de la passion, cette force qui va faire décoller la vie et propulser vers l'après-crise.
Hollande est à contre-courant culturel.
Il a gagné dans un pays qui est culturellement à droite notamment par sa sociologie et par le poids croissant considérable des seniors.
Il préside avec ce radicalisme modéré qui rend tout pastel alors même que l'opinion veut des couleurs vives.
Il expose son mandat avec des mots. Les défis modernes se vivent en images.
La France est entrée en zone de crises tant ce décalage casse la crédibilité du pouvoir. Le décrochage d'optimisme entre les pays ne sera pas durablement toléré.
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