La vie politique française est devenue un tissu de contradictions dans des conditions inédites parce que tout ne réside plus maintenant que dans l'illusion des mots.
Quelques exemples concrets :
1) Le Mali : la France doit intervenir pour éviter la création d'un "malistan" qui deviendrait un Etat terroriste dangereux pour la planète entière. Si c'est le cas, comment comprendre la faible mobilisation des autres Etats également menacés ?
2) La loi sur la flexi-sécurité : c'est la première loi où patrons et ouvriers gagneraient. Ce qui d'ailleurs est totalement contraire à la culture de "lutte des classes" qui inspire une partie de la gauche. Impossible de savoir qui gagne vraiment.
3) Le non-cumul des mandats : des mots sans le moindre calendrier et pourtant plusieurs mois après la remise des propositions de la commission Jospin.
4) La nouvelle République transparente : les conditions d'opacité sur la guerre au Mali rappellent les pires reproches aux méthodes de Bush en Irak.
5) Les relations avec les composantes de la "majorité" : au Sénat, les communistes plombent tous les textes proposés par le PS. Mais si les communistes sont dans "l'opposition" au Sénat, ils restent bien au chaud dans les exécutifs locaux qu'ils partagent avec … le PS.
…
Tout n'est que dans l'apparence, dans les mots. Aucune règle solide traduite dans les faits.
Ils gèrent l'Etat comme ils ont géré les collectivités locales.
Mais au niveau de l'Etat, on ne vit pas longtemps seulement avec les mots. Il faut des actes.
Or, dans les actes, c'est la triste histoire des talonnettes de Rocky. Rocky gagnait tous les combats. Rambo sauvait le monde. Mais quand Stallone (Rocky + Rambo) accompagnait son épouse, il chaussait les talonnettes pour compenser la réalité quand il était sorti de la fiction des films et ne pas apparaitre minuscule au bras de sa femme.
Pour la politique française, le retour aux talonnettes de Rocky pour se confronter à la réalité s'annonce comme une étape rapide mais sévère.
Denis Bonzy 
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