Depuis lundi 7 janvier 2013, sur son site Internet, l'UMP 38 donne une fessée publique aux dirigeants locaux socialistes dans des conditions totalement inédites : des faits, des chiffres, l'émergence de noms jusqu'alors inconnus du grand public …
Tout est présenté de façon hyper-détaillée. Pour prendre connaissance cliquer sur le lien suivant : UMP 38
Trois questions s'imposent :
1) Comment a-t-il été possible d'en arriver là ? La présence aussi longue à un pouvoir non partagé ? L'absence de réel contre-pouvoir ?
2) La justice peut-elle rester à l'écart quand publiquement des faits aussi graves s'étalent à la une de journaux à l'exemple des déclarations de M. Masset sur Alpexpo ? Non. C'est impossible. Il y a désormais un enjeu d'ordre public au sens judiciaire du terme. Imaginez demain un chef d'entreprise poursuivi pour une "difficulté" sur un bilan. L'intéressé aura beau jeu de dénoncer le double traitement quand, à la une d'un quotidien régional, un ex-responsable avoue des accusations gravissimes qui seraient restées sans la moindre suite.
L'image de la justice locale a été très déstabilisée par le dossier de la ligne E du tramway.
Il faut avoir la lucidité de regarder cette réalité en face. L'opinion n'a pas compris qu'un dossier puisse être ré-engagé après ce qu'elle avait perçu comme les conclusions définitives et que, de surcroît, 3 semaines plus tard les conclusions passent du rouge au … vert.
C'est un tournant décisif dans l'image publique des institutions judiciaires locales.
L'ambiance générale est déjà à la théorie du complot. Dans ce contexte, de tels faits deviennent incompréhensibles ou plutôt trop "compréhensibles".
Dans une démocratie moderne, la décision de justice doit en réalité revêtir deux qualités :
– être juste en droit,
– mais aussi, voire surtout (?), être perçue comme juste par l'opinion.
Cette "impression de justice" a été terriblement déstabilisée dans le dossier de la ligne E du tram dans l'attente de la décision définitive.
3) Une démocratie ne peut pas fonctionner correctement quand des questions sérieuses liées à l'argent de tous font l'objet d'un comportement autiste poussé à l'absolu par ceux qui doivent rendre des comptes par la nature même de leurs fonctions.
C'est cet autisme qui creuse le lit des colères voire des comportements extrêmes alors qu'il serait si simple et surtout si naturel que les intéressés reprennent les accusations une à une et s'expliquent.
Depuis la rentrée de janvier, pas un contact n'intervient sans qu'il ne soit question de ces révélations. Cette ambiance ne peut pas s'installer plus durablement. Grenoble s'éloigne de façon très inquiétante du comportement normal d'une démocratie normale.
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