Pourquoi les "élites" sont en crise ? Non seulement parce qu'elles ont été incapables de prévoir la crise puis de trouver les recettes pour en sortir vite mais surtout parce qu'elles ne parviennent pas à intégrer que dans les démocraties modernes, l'opinion gagne toujours.
Une opinion de mieux en mieux informée par des sources pluralistes grâce
à Internet et aux réseaux sociaux.
Une opinion qui écoute souvent ébahie les erreurs des autorités censées indiquer le bon chemin.
Une opinion surtout qui veut décider et pas seulement lors des consultations électorales, qui veut connaître le contenu réel des décisions, qui veut comprendre, être respectée, être mieux considérée.
Dès que le pouvoir s'écarte de cette évolution, il est sanctionné.
Nicolas Sarkozy voulait réformer la France au pas de charge sans la pédagogie, sans la douceur et sans la perception de justice humaine nécessaires. Il n'a même pas eu l'humilité des chiffres constatant que son retard dans les sondages était tel qu'il lui fallait démarrer tôt sa campagne pour s'expliquer encore et toujours. Il a conçu aussi une campagne au pas de charge : out.
Jean Charest voulait réformer les droits de scolarité au pas de charge en changeant la donne de générations déjà très éprouvées par la crise : out.
Mitt Romney voulait gouverner le pays incarnant le "capitalisme sauvage" en ignorant la compassion désormais nécessaire pour les "laissés pour compte" : out.
Le "système" traditionnel de représentation visant d'abord à canaliser l'opinion est débordé. La démocratie directe s'est installée. Moins le système traditionnel le reconnaîtra, plus il sera contesté et sévèrement sanctionné.
Dans les démocraties modernes, l'opinion gagne toujours.
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