Denis Bonzy

Barack Obama et les leçons à retenir en matière de gouvernance

L'actuelle composition du "cabinet d'Obama" c'est à dire l'équivalent du Gouvernement dans le droit constitutionnel français met en relief les retards ou les décalages considérables de la démocratie française et la réalité de son décrochage pour incarner désormais un amateurisme désuet mais terriblement inquiétant :

1) Obama choisit des professionnels : des personnalités à la compétence reconnue qui se sont préparées dans le temps à exercer des fonctions de haut niveau dans des circonstances difficiles. On est loin du Gouvernement Ayrault et des critères de copinages qui semblent avoir dominé. Kerry, probable successeur d'Hillary Clinton, a été "dans la salle d'attente" pendant 4 ans à la tête d'une commission sénatoriale et il accède à un domaine qu'il suit depuis 30 ans dans le cadre de l'exercice d'une fonction unique (Sénateur) donc sans avoir à jongler avec un cumul de mandats qui disperse les attentions.

2) Le "filtre parlementaire" compte et il intervient en amont des nominations. Susan Rice a été écartée de la succession d'Hillary Clinton pas tant pour le traitement de l'information dans l'affaire Benghazi que pour les éventuels conflits d'intérêts compte tenu de l'actionnariat de son mari dans TransCanada, société pétrolière qui conduit le projet Keystone XL. Un projet dont la décision finale va dépendre du Secrétariat d'Etat pour la partie qui traverse les terres américaines.

Elle a rapidement tiré les conséquences de ces situations sans chercher de gagner à l'usure ou dans l'opacité absolue comme l'actuel dossier Cahuzac.

3) Ce sont des professionnels qui s'inscrivent dans une durée limitée. Le taux de rotation dans le cabinet Obama est élevé aux postes clefs. Mais pendant 4 ans ils ont donné toute l'élergie nécessaire sans chercher à jouer l'ancienneté dans les carrières. Il n'y a pas le tourniquet à la française où un ministre passe du Budget à la Culture pour terminer aux Affaires Sociales.

La classe politique française vit sur des règles qui ajoutent de l'incompétence aux limites objectives d'un pays moyen en baisse de forme donc d'autorité. 

Il y a là un double affaiblissement dont le prix à payer dans les prochaines années s'annonce très élevé.

Source: time.com via Andrew on Pinterest

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