Les budgets 2013 vont marquer, une fois de plus, la décevante rupture entre les élus et le peuple. Sur le plan national, des mesures pédagogiques élémentaires semblaient nécessaires à l'exemple d'efforts sur la réserve parlementaire ou sur le régime des retraites des parlementaires. Des mesures qui auraient parlé au peuple qui vit la crise et les efforts. Mais la conservation des privilèges politiques semble primer.
Sur le plan local, à une seule exception,
la droite départementale a approuvé le budget PS-Verts-PCF. L'opinion ne parvient pas à comprendre une telle pensée unique si ce n'est à partir d'une grille de lecture de "petits arrangements entre amis". Un vote qui donne également une grille de lecture très différente à la politique des "chaises vides" lors des débats d'orientations budgétaires. En effet, comment se différencier alors d'un budget que les intéressés voulaient approuver ensuite ?
Sur le plan de l'agglomération grenobloise, la contestation est minime. Elle ne porte que sur quelques faibles pourcentages de l'enveloppe budgétaire globale et sur des dossiers marginaux voire même parfois sans réelle utilité.
Tous ces éléments sont constitutifs d'un basculement dans l'uniformité qui déboussole l'opinion.
Certes, les militants ont dû mal à comprendre que les premiers budgets locaux de "l'Etat de François Hollande" ne donnent pas prise à des sujets plus forts de contestations pour au moins … s'abstenir.
Mais bien au-delà, parce que le budget est la traduction financière d'une politique globale, l'approbation aussi large de ces budgets pose questions. C'est la question même de l'impuissance à donner du sens à une alternance nécessaire.
Ce sentiment est le plus grave et le plus dangereux dans l'agglomération grenobloise.
S'il y a impuissance à donner du sens à l'alternance nécessaire, c'est la voie ouverte à l'abstention et aux votes protestataires extrêmes.
C'est face à ce sentiment que des structures associatives indépendantes ou des clubs de réflexion trouvent une utilité forte. Ils sortent des "petits arrangements entre amis" pour proposer des vrais changements. Ces vrais changements sont le fondement même de la démocratie.
Car si une pensée unique donne naissance à une politique unique, la démocratie n'est plus chez elle.
Nous regrettons que les budgets 2013 aient marqué aussi significativement une nouvelle escalade dans ce parcours si inquiétant d'élus sans le peuple.
En temps de crise tout particulièrement, les symboles ont une importance particulière.
Or, les budgets 2013 passent actuellement deux messages :
– des bastilles nationales ne seront jamais réformées même par la gauche à l'exemple des avantages financiers irréels de la classe politique parlementaire,
– sur le plan local, au moment où tout va si mal (embouteillages, insécurité, chômage …), il n'y aurait pas d'autre politique possible.
Ce sont deux symboles qui vont être très lourds à porter dans les prochains mois par ceux qui en pris la responsabilité.
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