C'est l'un des dossiers les plus graves du mandat actuel : le secteur para-public local est dans le gouffre d'un naufrage financier sans précédent. L'énergie déployée pour entourer cette situation gravissime d'une discrétion est à la hauteur de l'ampleur historique des pertes subies.
1) Le SMTC, coquille financière de la Semitag, est en crise financière ouverte. Le SMTC sollicite des ouvertures de crédits que les banques ne veulent plus honorer. Si ces ouvertures sont
faiblement honorées, c'est à un taux particulièrement pénalisant. La crise n'est plus à venir. Elle est là.
2) La SPL Isère Aménagement : il faut la renflouer à hauteur d'un million d'euros (1 000 000 €).
3) L'EPFL : il porte des valorisations comptables souvent déconnectées des réalités du marché. Les ajustements incontournables risquent d'être d'une sévérité implacable.
4) Le Syndicat Energie 38 : le Tribunal Administratif va statuer sur un dossier d'une extrême gravité qui, si les requérants gagnent, ferait sombrer le Syndicat dans des compensations en millions d'euros.
…
C'est l'argent des contribuables qui passe à boucher des trous financiers d'une ampleur cumulée considérable.
3 questions :
1) Pourquoi cette réalité ?
Parce que le secteur para-public local vit dans l'irresponsabilité financière.
Il y a toujours une collectivité pour boucher les pertes sans la moindre conséquence pratique.
Parce que l'opposition sortante est directement associée à cette culture.
Les délibérations financières les plus délicates du SMTC sont rapportées par un élu … proche de l'UMP (Jean Mourey Maire de Vif). L'intéressé n'est peut-être plus adhérent de l'UMP (?) mais il l'a longtemps été s'affichant publiquement en faveur de l'ancienne majorité présidentielle.
Le dossier du Syndicat de l'Energie met en cause un élu du Nouveau Centre : Bertrand Lachat qui préside la structure en question. Au niveau de la Métro, la commission des finances qui pourrait exiger des clarifications indispensables est co-présidée par la gauche et par … l'UMP (Matthieu Chamussy).
Dans ce bouillon financier sans précédent, le couvercle de la cocotte est tenu par les principales composantes politiques locales, d'où le silence actuel.
2) Les conséquences financières pratiques ?
L'argent des contribuables est dépensé non pas pour des actions de services publics mais pour boucher des trous d'une ampleur cumulée considérable. Pour le SMTC, ce sont des lignes de trésorerie de 90 000 000 € qui sont nécessaires ! Les frais financiers annuels atteignent des records. Pour certaines collectivités locales, les délais d'endettements atteignent actuellement 2037.
La "machine" s'est emballée et elle accouche d'un monstre financier d'une gravité exceptionnelle. La gravité est telle que tout est organisé pour tenir jusqu'en mars 2014, date des prochaines élections locales où, dans l'hypothèse d'une ré-élection des majorités sortantes, c'est la décision d'une hausse fiscale historique pour purger ces situations.
3) Les conséquences politiques pratiques ?
Si des formations politiques de l'opposition locale ne mettent pas de l'ordre rapidement pour la cohérence de certains votes, leur ligne d'opposition sera impossible à tenir en 2014.
Nous constatons avec surprise et avec regret que tant à la Ville de Grenoble qu'au Conseil Général de l'Isère les propositions alternatives pour les orientations budgétaires 2013 n'ont toujours pas été publiées. Cette situation ancre l'idée de "chaises vides" pour fuir le débat.
Nous attendons toujours sur ce naufrage financier du secteur para-public local des positions claires. Les militants de ces formations doivent avoir conscience qu'une grande partie de leurs efforts comme de leurs espoirs légitimes d'alternance sont actuellement compromis par des confusions qui n'ont aucune raison d'être de la part de ceux qui auraient dû incarner une gestion efficace face aux gaspillages historiques de la gauche locale victime d'abord de facilités dans l'exercice d'un pouvoir qu'elle détient depuis trop longtemps.
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