L'actuel débat sur le PDU montre l'immensité des échecs des dernières années en matière d'aménagement des territoires dans l'agglomération grenobloise.
Ces échecs graves ne sont pas le fruit du hasard mais le résultat des méthodes mises en oeuvre.
4 échecs graves sont intervenus d'où l'actuelle agglomération sans vision. Dresser ce constat, ce n'est pas un choix politique mais un constat technique effectué par tous les experts en dehors de la "Cour locale" et de ses obligés :
1) Par sectarisme,
la volonté de ne pas situer la réflexion dans une logique de continuité historique : en mars 1995, la lumière apparaissait comme si tout débutait à cette date. Des réflexes de sectarisme de ce type sont toujours très pénalisants. Le devenir de l'agglomération grenobloise en matière de déplacements avait fait l'objet d'un rapport en 1986 du CETE d'Aix en Provence qui fixait tous les repères et donc les perspectives de choix. En refusant d'acter la continuité de ce document technique pourtant approuvé par le PS à cette époque, les nouvelles majorités ont déclassé l'agglomération et ont fait naître l'actuel retard.
2) Au moment de la ré-ouverture du dossier, la confusion entre l'objectif et les moyens. En focalisant le débat sur des moyens de transports, le débat a perdu son sens. Le seul sens cohérent c'est de partir de l'aménagement des territoires (SDAU ou actuel SCOT) puis dans une logique d'entonnoir de tirer les conséquences pratiques des principes généraux.
3) En donnant une priorité erronée aux moyens, la troisième erreur a consisté à accepter que soit imposé un postulat non négociable : le tout tramway. Là encore, dès l'instant qu'il y a des postulats incontournables, la raison quitte le débat.
4) Fonctionner en circuit fermé sans tolérer de vrais débats : les différentes réunions ne sont que des signes extérieurs de "gentillesse" pour permettre d'avancer comme souhaité dès l'origine mais sans écoute véritable.
Cette mentalité est à l'origine de l'actuel mille feuilles monstrueux qu'est l'aménagement des territoires dans l'agglomération grenobloise :
– Pas de vision claire : il suffit de demander autour de soi : où va-t-on ? Personne ne dispose de la moindre réponse claire. Les axes donnés par les majorités sortantes varient au gré des contentieux, au gré des documents, au gré des reniements. Il suffit d'ailleurs de comparer les actuelles déclarations avec le livre blanc du PS en 1995 pour constater des contradictions énormes.
– Pas de cohérence dans l'ordre hiérarchique et chronologique des documents : le PDU est présenté alors que le projet de SCOT n'est toujours pas approuvé. Le PDU est présenté alors même que sa colonne vertébrale (la ligne E du tramway) peut être annulée dans 10 jours … C'est une confusion absolue.
Dès 1993, l'AURG annonçait les "déséquilibres en marche". Ces déséquilibres sont désormais installés. A ce rythme de confusion et d'absence de vision, c'est tout le déclassement de l'agglomération grenobloise qui est désormais en marche et même tristement déjà bien avancé.
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