Denis Bonzy

Sillon Alpin : la Métro doit rapidement proposer une fusion-absorption à la Communauté du Grésivaudan

A ce rythme d'inefficacité, dans 5 ans, l'agglomération grenobloise est un cul de sac géographique qui vit sa "une" à travers les faits divers et qui regarde Lyon se développer comme seule métropole européenne.

Il serait temps que derrière la culture de "ravis de la crèche" qui inspire tant de membres de la "cour locale" à l'exemple du publi-rédactionnel récent de l'Express sur le CEA, les faits reprennent leur juste place.

Baïetto se félicite du "Sillon Alpin" appliqué à des volets techniques. Mais le Sillon Alpin, c'est un autre souffle que des volets techniques secondaires. Pour qu'il réussisse, ce doit être d'une "autre division".

1) L'idée du Sillon Alpin date de


début 1989. Pour la première fois à ce point, elle est formulée de façon très finalisée par un groupe IDEES rassemblant des personnes d'origines très différentes. Alain Carignon, Joël de Leiris et Haroun Tazieff plaident avec succès pour que cette vision figure au premier plan des programmes de mars 1989. A cette époque, au moment où la Région installe sa conférence régionale de concertation des grandes villes de Rhône-Alpes, il s'agit d'abord de disposer d'une alternative à la seule liaison avec Lyon.
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2) A partir de 1995, avec le sectarisme qui a marqué les nouvelles équipes PS élues localement, parce que ce projet était lié à une "équipe Carignon", le Sillon Alpin a été mis aux oubliettes. C'était l'époque où Destot montrait son "ouverture" en affichant de façon ostentatoire ses "bonnes relations" avec Raymond Barre et Raymond Barre était partant pour toute opération dès l'instant qu'elle permettait de "bouffer du RPR" car ce fut la triste culture de cette personnalité dans ses dernières années de sa vie publique. Donc chacun y trouvait intérêt : Grenoble s'affichait ouvertement comme la "petite soeur" de Lyon.

3) Une fois Lyon passée au PS, les relations sont devenues moins faciles, de façon paradoxale d'ailleurs. Et le PS grenoblois a repris dans les cartons le projet du Sillon Alpin mais sans y croire véritablement. Lyon a structuré son espace avec St Etienne – Vienne – Bourgoin. Et l'agglomération grenobloise "pédale dans la farine" isolée, marginalisée, mal desservie …

Voilà la réalité des faits sans hypocrisie ou langue de bois.

Pour avoir consacré beaucoup de temps comme Vice-Président de la Région Rhône-Alpes ou Président de l'Agence d'Urbanisme de la Région Grenobloise à étudier ce projet d'aménagement des territoires, je suis convaincu qu'Alain Carignon, Joël de Leiris et Haroun Tazieff ont eu raison avant l'heure.

Le Sillon Alpin est l'actuelle seule fenêtre d'avenir pour l'agglomération grenobloise.

A cette fin, il faut avancer vers une unité territoriale locale ayant la force dans la continuité géographique à décider : d'où l'obligation de "fusion-absorption" de la Métro et de la Communauté des Communes du Grésivaudan.

Là aussi, face à la crise tout particulièrement, il faut dire la vérité qui est le socle de l'efficacité.

Dans l'agglomération grenobloise, l'intercommunalité a été le "partage des casquettes" davantage que la volonté d'efficacité territoriale. Le Gua est dans la Métro quand St Ismier, Montbonnot, Crolles n'y sont pas ! Une répartition politique est intervenue pour que chaque leader PS local "y trouve son compte" : sa structure, sa présidence, ses collaborateurs, ses réseaux …

Ce "partage politique" amène des gaspillages considérables, une inefficacité dramatique. Il est temps que le PS local montre sa volonté de faire prévaloir la lutte contre la crise sur les rentes de situations politiques.

Le test simple, concret, pratique prioritaire : que la Métro propose une "fusion-absorption" à la Communauté de Communes du Grésivaudan. Elle fera alors un pas important vers le Sillon Alpin et elle aura l'autorité pour demander des avancées analogues aux autres structures concernées.

Dans l'attente, c'est toujours le temps de l'apéritif mais sans plat de résistance !

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