L'ensemble de l'agglomération grenobloise vit une crise de démocratie de proximité. Les recours contentieux se multiplient. Les instances politiques semblent incapables de dialoguer en dehors des coups médiatiques. Les citoyens sont mécontents. Une coupure réelle est née entre la représentation politique et les citoyens.
Aux Etats-Unis, dans les dernières semaines de la présidentielle est née la notion de "fiscal cliff" (la falaise fiscale) ou le rendez-vous brutal entre des choix immenses d'impôts et / ou d'économies.
Dans l'agglomération grenobloise, il existe une "falaise démocratique" tant le fossé est également immense à toutes les étapes de la démocratie de proximité :
– opacité sur les délibérations : dans 4 sites Internet publics sur 5, trouver une délibération relève de l'exploit. Tout semble déployé pour que les délibérations restent partagées entre les professionnels de l'Institution,
– les lettres sans réponse : obtenir une réponse de la Métro est un autre exploit. Marc Baïetto ne condescend jamais à répondre à un seul courrier et il faut souvent "l'aide" de la CADA pour obtenir la communication de pièces,
– réalité du processus de consultation : la caricature de la procédure "expédiée" a été le SCOT au printemps 2012 lorsque l'enquête dite publique a été organisée au milieu des ponts de mai et des législatives de juin,
– la neutralisation absolue de la procédure référendaire : de 1995 à 2012, sur l'ensemble du territoire de la Métro, 2 votes référendaires sont intervenus : St Paul de Varces janvier 2012 et Le Fontanil octobre 2012. C'est le désert des "décisions partagées".
C'est une situation grave, incompréhensible et très préjudiciable.
C'est une situation grave, parce qu'elle est à contre-sens des traditions locales faites d'explications, de transparence (phénomène des radios libres sous Dubedout), des référendums avant la légalité sous Alain Carignon. Alain Carignon a organisé des consultations référendaires de première importance (tramway, voies sur berges …) alors même que la loi n'avait pas organisé ce processus. Maintenant que la loi existe, Grenoble et la Métro n'utilisent pas ce moyen de décision.
C'est une situation incompréhensible, parce que la démocratie locale doit être le lieu permanent, exemplaire des décisions partagées. S'il y a un territoire où le référendum est chez lui, c'est le territoire communal. S'il y a une matière où le référendum est incontournable, c'est le domaine des aménagements urbains.
C'est une situation très préjudiciable, parce qu'elle place la décision locale sous le coup de la violence de l'exercice d'un pouvoir qui ne cherche pas à écouter, pas à négocier, pas à partager. Sous cet angle, c'est une vision archaïque du pouvoir. Le pouvoir d'hier était hiérarchique. Le pouvoir moderne doit être fluide, égalitaire.
C'est un échec inattendu qui s'ajoute à la liste des passifs des pouvoirs sortants dans l'agglomération grenobloise. Le laxisme en matière de sécurité était un risque par rapport aux cultures de certains dirigeants. Mais que même en matière de démocratie locale le bilan positif soit aussi faible, c'est une surprise désagréable qui dénote surtout la mentalité de propriétaire du pouvoir qui s'est progressivement installée. Une mentalité qui est un contre-sens absolu dans une démocratie.
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