Dans quelques jours, John Kerry sera peut-être à la tête du Département d’Etat. Si tel est le cas, ce sera une nomination méritée pour une personnalité qui connaît bien l’Europe et plus particulièrement la France. Dès le 17 mars 2011, Exprimeo avait évoqué cette perspective : Kerry après Hillary Clinton
Après plusieurs échecs et une période délicate, John Kerry revient en politique en 1984 à l’occasion d’une campagne sénatoriale enfin victorieuse. Pendant plusieurs semaines, dans le cadre d’un programme officiel du Gouvernement des Etats-Unis, j’ai eu plaisir à participer à sa campagne d’alors dirigée avec talent et motivation par Paul Rosenberg.
La semaine dernière,
pendant quelques jours, la France fut prise d’Obamamania. Une « fièvre » qui est retombée aussi vite qu’elle était montée. Pour l’essentiel, 4 différences fondamentales existent entre une campagne américaine et une campagne française.
1) la relation directe avec le candidat : un réel climat d’équipe existe conforté par de nombreuses animations dont des challenges sportifs. Un candidat français reste très « monarque en herbe » à l’opposé de cette décontraction et de cette proximité qui font naître et vivre une climat d’équipe respectueux du bel acte qu’est le militantisme.
Source: boston.com via Your Town Boston on Pinterest
2) L’appel aux professionnels : bien s’entourer est la marque d’un tempérament de qualité. Par conséquent, participer à une campagne électorale est une étape valorisante d’un cursus y compris professionnel.
3) La transparence sur l’argent : chaque mois, donc bien au-delà des contraintes légales, la publication du montant des sommes levées est incontrounable avec la révélation du cash disponible.
4) La logistique occupe une place centrale : dernier exemple en date, les révélations sur les difficultés en 2012 du dispositif Orca dans les dernières semaines de la défaite de Romney. La logistique fait la victoire. Sans logistique efficace, un candidat est un bouchon de liège sur une mer agitée, sans chance de victoire. Car tout est mentalement structuré pour que la victoire ne soit pas une question de … chance mais d’organisation, de stratégie, de capacité à avoir détecté la bonne vague.
En dehors des engouements éphémères et au moment où la vie publique française traverse une réelle crise d’engagement, ce n’est pas le « rapport Jospin » qui va changer les choses tant il est fade. C’est l’enjeu d’une nouveau style de campagne qui portera la promesse d’une nouvelle gouvernance en cas de succès.
Sans modification de ce type, radicale et urgente, la politique française risque fort de devenir une terrible « terre brûlée » tant l’engagement public est en passe d’être discrédité. L’utilité d’un vrai coup de poing américain pour bousculer les vieilles habitudes françaises ?

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