Denis Bonzy

Campagnes électorales : Etats-Unis / France : le choc des excès !

C’est une
nouvelle escalade dans le coût des campagnes électorales qui sera observée à la
sortie des élections américaines 2012.

Un siège
(Sénat ou Chambre des Représentants) va représenter en moyenne une dépense de 8
millions de dollars par candidat en situation de gagner.

Les
élections intermédiaires de 2010 avaient déjà constitué


une progression forte
avec des campagnes très dépensières en Californie tout particulièrement où les
campagnes de Meg Whitman ou de Carly Fiorina (photo et vidéo ci-dessous) avaient alors battu des records.

Trois
enseignements majeurs :
Fiorina 26 09 09

1) L’argent
n’achète pas la victoire
. Whitman et Fiorina en ont été les illustrations en
2010.

2) Mais le
seuil de « compétitivité » augmente
. Si l’argent ne permet pas de
gagner, il permet d’approcher la victoire.

3) La hausse
tient d’abord au fait que les outils de communication s’ajoutent et ne se
remplacent pas
. Internet amène des dépenses supplémentaires qui n’effacent pas
d’autres dépenses classiques. C’est donc le « bouquet » global de
moyens de communication qui coûte de plus en plus cher.

En France, en moyenne, les campagnes, en dehors de la présidentielle, voient leurs dépenses sous un plafond de l’ordre de 200 000 €.

8 millions de dollars d’un côté. 200 000 € de l’autre.

Certes, il importe de comparer ce qui est comparable. Les distances d’un candidat aux sénatoriales américaines ne correspondent en rien à la faible géographie française. Le nombre de citoyens à « toucher » est également non comparable. Cette dernière remarque serait à beaucoup relativiser pour des sièges à la Chambre des Représentants dans des territoires américains ruraux. 

Mais, le cadre légal du financement politique français est aujourd’hui totalement dépassé.

1) L’interdiction de la publicité TV est une anomalie incontestable.

2) Le critère de comptabilisation des « équipes de campagnes » pour des détenteurs de collectivités locales relève d’une tricherie de notoriété désormais publique.

3) Le plafond légal assure un avantage aux sortants qui est une insulte à l’égalité démocratique qui devrait pourtant être un principe fort en France.

Si bien entendu il ne faut pas tendre vers un « dispositif à l’américaine », il serait quand même temps de s’interroger sur les contraintes françaises. A force de considérer que la démocratie ne doit pas coûter cher et d’interdire l’impôt volontaire que constituerait le déplafonnement des dons déductibles de particuliers, c’est une hypocrisie de plus qui s’est installée dans un cadre légal politique où les principes sont immédiatement violés par les faits.

C’est peut-être un des volets qu’abordera la Commission Jospin chargée officiellement de « rénover » la vie publique française ?

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