La gravité exceptionnelle de la crise de l'insécurité dans l'agglomération fait naître de "nouvelles frontières" dont il ne faut pas sous-estimer les conséquences à terme.
Nous sommes actuellement à la troisième étape d'une progression ininterrompue de l'insécurité dans l'agglomération grenobloise :
1ère étape : la progression dans les expressions de l'insécurité. Cette étape est intervenue dans les années 2008 – 2010. Les expressions nouvelles ont été en avril 2010 (tragédie du centre-ville), juin 2010 (menaces sur la police municipale), juillet 2010 (violences urbaines) : autant d'étapes inconcevables quelques mois auparavant.
2ème étape : la progression dans les territoires concernés : l'insécurité est aujourd'hui partout chez elle dans l'agglomération grenobloise. C'est probablement le fait qui donne à ce dossier une portée nouvelle. Traditionnellement, l'insécurité était sectorisée. Par conséquent, elle n'était pas perçue comme une menace par le grand nombre puisqu'elle n'était pas la voisine de ce grand nombre. Ce n'est plus le cas. L'insécurité est maintenant partout : du centre ville de Grenoble au moindre hameau du péri-urbain.
3ème étape : elle est ouverte depuis quelques semaines avec les évènements d'Echirolles : le besoin d'explications. Comment est-ce possible ?
Comment est-ce possible que depuis tant d'années, la courbe ne soit pas inversée ?
Comment est-ce possible que parfois des dealers s'installent dans des impasses connues, dénoncées auprès de services compétents et qu'ils continuent à faire leur trafic en totale contradiction avec des réflexes pourtant élémentaires de précaution pour se retirer grâce à la multiplicité d'accès en l'espèce impossible par définition ? Pourquoi cette assurance contraire à toute logique ?
Comment est-ce possible que des polices municipales soient aussi dépourvues de réactivité, de mobilisation manifeste ?
Les paroles se libèrent et de nouveaux "interdits" sautent dans les facteurs éventuels d'explications.
C'est une étape au moins aussi grave que les précédentes. Probablement même davantage ! Le niveau d'exaspération est à un sommet inédit. Les interprétations les plus graves commencent à circuler et à se propager comme si "c'était naturel".
Cette situation impose des réactions urgentes, fortes, lisibles par l'opinion.
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