Se lever le matin. Observer un quartier avec des espaces. S'y rendre et regarder un rayon de soleil qui passe à travers des arbres. Penser que sans les luttes collectives, ce quartier aurait pu devenir Manhattan occupé par d'immenses tours et sans même le moindre parc… : voilà ce que doivent penser de nombreux habitants du quartier de l'Esplanade.
Grâce au nombre de signatures collectées, ils vont pouvoir susciter un référendum.
C'est une victoire de plus des citoyens.
C'est un phénomène qui mérite
l'attention car c'est une forme de réconciliation de Grenoble avec sa tradition.
Les partis politiques n'ont jamais eu "bonne presse" à Grenoble.
La démocratie s'est souvent organisée à côté des partis politiques.
Les GAM, le GERM … ont été des exemples récents de cette tendance lors de la seconde moitié du siècle dernier.
Aujourd'hui, les associations "Vivre à …", le Club 20, L'équipe Grenoble … occupent cette tradition.
La ligne E du tram a été contestée dans sa légalité par des citoyens indépendants, hors de tout ancrage partisan ou plutôt connaissant par ailleurs tout naturellement des ancrages partisans différents. Mais ne confondant pas ces ancrages et la cause qui méritait leur mobilisation.
L'Esplanade, autre projet irréel, a pu compter sur la défense de citoyens, là aussi libres d'ancrages partisans.
C'est le militantisme des causes. C'est probablement le mouvement le plus intéressant dans l'agglomération grenobloise actuellement.
Il ne s'agit pas de dire ni à droite ni à gauche.
Il s'agit de dire de droite et de gauche mais d'abord pour défendre telle ou telle cause.
C'est le refus des rentes de situations des partis politiques.
C'est un vent nouveau de liberté et d'exigence.
Une nouvelle victoire des citoyens est en marche. C'est une étape de plus sur le chemin d'une autre démocratie locale. Bravo à toutes celles et à tous ceux qui ont manifesté cette détermination. Ce sont des tempéraments de ce type qui font la force des démocraties.
Denis Bonzy 
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