Denis Bonzy

Municipales 2014 : J – 499 : la naissance d’un militantisme local de causes ?

La vie publique française bouge. La gauche est confrontée à des réalités de gestion. Cette confrontation nationale intervient dans un contexte moins douillet et moins complaisant que la gestion locale avec ses réseaux d'obligés. La droite doit faire face à de nouveaux enjeux majeurs :

– la reconstruction du centre droit qui est la condition préalable déterminante de sa compétitivité électorale,

– la définition de ses relations avec l'extrême droite qui est la condition de sa réconciliation avec une partie de l'électorat populaire.

Les municipales 2014 seront une étape intéressante sur ce parcours.

Donneront-elles naissance à


 un militantisme de causes avant d’être une seule mobilisation électorale nationale qui peut se résumer  au troisième tour de présidentielle. 

Il
est très difficile d’identifier une cause en France qui ait suscité
dernièrement une forte mobilisation des citoyens
. Il
faut probablement remonter à 2005 avec le referendum sur l’Europe pour
constater une forte mobilisation des citoyens à l’époque d’ailleurs contre un
mot d’ordre largement répandu dans la classe politique avec une position unique
des formations politiques dites de gouvernement.
We the people

Les
autres débats semblent monopolisés par des représentants politiques perçus
imperméables aux remarques de l’opinion dans l’attente du prochain rendez-vous
électoral qui devient alors le grand défouloir, d'où les sanctions permanentes aux élections intermédiaires locales par réaction à l'impopularité nationale.

L’opinion
française reste très structurée par les idéologies généralistes classiques
. Aucune idéologie
n’est certes mobilisatrice, voire même majoritaire dans l’opinion. Mais les
clivages idéologiques anciens organisent toujours l’opinion. Pour
preuve, dès qu’un candidat s’émancipe de tels repères, il lui est souvent difficile que
son offre devienne lisible par l’opinion.

A
cette lisibilité, il lui faut alors ajouter d’autres qualités. C’est là que
l’identification à des causes trouve sa justification.

L’enjeu
est double :

– créer
de la différence,

– que
cette différence soit perçue comme une valeur ajoutée pour les causes qui
mobilisent son électorat.

 Est-ce que la crise générale aura fragilisé les formations politiques classiques pour ouvrir de nouveaux espaces pour des militantismes de causes locales c'est à dire des offres locales répondant à des demandes locales ? C'est l'une des inconnues majeures du scrutin de mars 2014.

En cas d'affirmation de cette nouvelle donne, ce serait une nouvelle étape essentielle pour la vie publique française.

Aux Etats-Unis, la situation est très différente. MoveOn.org, l'organisation Tea Party dans des registres très différents, voire même opposés sur le contenu, incarnent un militantisme de causes. Leurs structures locales pèsent de façon parfois déterminante à l'extérieur et / ou au sein de formations politiques classiques.

Au moment où le militantisme politique classique est en crise, ce militantisme des causes locales va-t-il naître pour redonner des couleurs à la citoyenneté ? C'est l'un des enjeux forts de 2014.

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