Deux mois après le braquage de la Place Notre Dame à Grenoble, quelques jours après le drame d'Echirolles, que s'est-il passé de concret dans les politiques municipales locales en dehors d'un concert de mots ? Rien. Pas de moyens humains supplémentaires. Pas d'efforts financiers exceptionnels pour aider l'Etat. Une petite modification : le temps du reportage de TF1 sur l'avenue Alsace Lorraine, des policiers municipaux sur trottinettes avaient été dépêchés pour dissuader les roms d'être trop visibles.
C'est cette "culture politique" qu'il faut changer. Tout ne serait que du ressort des mots mais jamais des actes. Les actes font défaut aujourd'hui. Mais ils ont terriblement fait défaut hier dans des circonstances graves
qui ont été des étapes sur le chemin de l'actuelle situation.
Prenons l'exemple du 25 juin 2010. Le Dauphiné.com dresse un descriptif de la situation par les termes suivants : "
L'agression de trois policiers municipaux grenoblois hier vers 15h30 sur la place des Géants à la Villeneuve ne va certainement pas arranger les choses entre la mairie et ses agents de terrain.
En effet, trois policiers municipaux qui patrouillaient hier en milieu d'après-midi dans le quartier de la Villeneuve ont été menacés par un homme brandissant une arme de poing selon un communiqué du syndicat national des policiers municipaux.
Un des agents présents sur les lieux nous a confirmé cette information et raconté ce qui s'était passé.
Braqués avec un pistolet automatique
« Nous effectuions une patrouille pédestre à trois sur la place des Géants. Nous sommes allés au contact d'un groupe de jeunes pour discuter du climat général. On se trouvait à proximité d'un escalier et tout se passait bien quand j'ai entendu une voix dire "cassez-vous". Un individu portant une casquette et une capuche est alors arrivé en tenant un pistolet automatique. »
Selon nos informations, l'individu aurait menacé de mort un ou plusieurs des fonctionnaires présents, non armés ni même munis de gilets pare-balles, avec un pistolet automatique. L'homme, qui serait selon les témoins âgé de 16 à 18 ans, a ensuite pris la fuite dans la cité.
Les policiers municipaux ont déposé une plainte auprès du commissariat de police qui serait intervenu dans le quartier. Hier soir, certains policiers municipaux envisageaient d'exercer un droit de retrait et de ne plus patrouiller dans les quartiers difficiles avant d'avoir reçu un équipement adéquat.
Contactée à plusieurs reprises, la Ville de Grenoble n'a pas donné suite à nos sollicitations."
Dans ce dossier, la Ville de Grenoble ne portera pas plainte pour protéger ses agents municipaux.
Ce sujet fera la "une" nationale de tous les supports syndicaux des policiers municipaux exprimant leur colère. Mais ce dossier très grave ne sera même jamais sérieusement évoqué en séance publique du Conseil Municipal de Grenoble avec toutes les conséquences qu'il méritait. La majorité sortante n'a pas porté plainte.
L'opposition sortante n'a même pas manifesté la volonté de déposer une délibération pour que cette plainte soit engagée et que surtout toutes les conséquences concrètes d'une telle situation intolérable soient tirées.
Voilà les actes qui, hier, ont fait défaut et qui ont ouvert des étapes supplémentaires dans l'actuelle descente aux enfers en matière de violences urbaines locales.
Là, ce ne sont pas des mots. Ce sont des faits. Dans ces circonstances, les élus locaux sortants n'ont pas respecté la défense qu'ils doivent aux agents municipaux.
C'est cette politique qu'il faut changer : des actes et pas des mots.
Dès mai 2012, le Club 20 a effectué des propositions d'actes concrets.
Leur audience a été forte : 12 925 visites sur le seul site Issuu.com. Mais pas une seule conséquence concrète tirée par les élus locaux. Les mots, toujours les mots …
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