Denis Bonzy

AG du FMI : un impératif : réduire la dette publique mais sans tuer la demande : à quand en France ?

Les déclarations des économistes qui ont devancé ou accompagné l'assemblée générale du FMI montrent un accord progressivement dégagé sur deux points :

– il est impératif de réduire les dettes publiques,

– mais pas au prix de tuer la demande.

Pour ne pas tuer la demande, il faut


préserver du pouvoir d'achat. Car sans demande, même l'offre la plus alléchante n'a pas de perspective en dehors des économies dites émergentes.

Par conséquent, l'austérité par des programmes massifs d'impositions croissantes et / ou de casses de programmes de protection sociale conduit à une destruction de la demande qui ajoute mécaniquement de la crise à la crise à l'exemple de la Grèce ou de l'Espagne actuellement.
Grece

Il faut donc engager des actions "courageuses", selon les termes même utilisés par le FMI, pour s'attaquer à des dépenses improductives. C'est le train de vie du secteur public dans son ensemble qui doit être révisé.

Cette recommandation est à l'opposé de la politique mise en oeuvre depuis mai 2012. Hollande reste trop prisonnier de son électorat.

A ce titre, il écarte par exemple trois mesures qui, à terme, seront incontournables :

suppression d'échelons territoriaux locaux : suppression des Départements, diminution du nombre de Régions (Dominique de Villepin évoquait à juste titre dans ce cadre l'existence de 8 à 10 régions au lieu des 22 actuelles), incitations financières aux regroupements communaux tout en respectant l'identité historique mais sous la forme de sections de Communes aux compétences limitées dédiées principalement à l'état civil et aux animations de proximité,

suppression de tous les "fromages de la République" c'est à dire des organismes et des "avantages acquis" dépourvus d'efficacité ou au fonctionnement déconnecté de la règle du privé : fin du Comité Economique et Social, fin des organismes d'études à productions inutiles, accélération des ventes de la MRAI, modification du régime de retraite des parlementaires et des fonctionnaires des assemblées, suppression du régime des anciens Présidents et Premiers Ministres, fin des indemnités à longue durée pour les Ministres et les parlementaires, reversion d'une partie des fonds des Assemblées à des organismes sociaux …

mise en place d'un régime de subsidiarité : à l'exception de services publics fondamentaux, quand le privé peut réaliser un service, le secteur public ne l'exerce pas.

Seules des mesures de ce type peuvent diminuer la dépense publique, donc dégager des ressources de nature à être impactées au remboursement de la dette et ne pas diminuer la demande puisque ces économies sont conduites à l'écart de toute augmentation, déjà record, des prélèvements obligatoires sur les particuliers et les sociétés.

Tant que ce programme ne sera pas mis en oeuvre, la France sera à la poursuite de la … Grèce et le réveil sera redoutable avec des coupes sombres alors plus lourdes et plus brutales.

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