Denis Bonzy

Grenoble agglo élections 2014 : les vrais tournants sont engagés !

Nous vivons actuellement quatre tournants majeurs pour les prochaines élections locales de mars 2014. Ces tournants doivent être identifiés sur des bases techniques détachées des enjeux personnels.

1) l'identité de l'agglomération grenobloise a explosé


sous l'effet des échecs à répétition et des violences nationalement emblématiques. Le regard a changé sur l'agglomération grenobloise. Il ne viendrait plus à l'esprit de quelqu'un de défendre la "notion de modèle de développement" de Grenoble et de son agglo. Le balancier est passé à l'autre extrême : un effet répulsif : le "contre modèle".

2) Au moment où ce climat local inédit à ce point là s'est installé, le pouvoir local ne bénéficie pas de "l'édredon national", bien au contraire. L'image du PS est abîmée : il ne respecte pas ses promesses, il ne garantit pas l'emploi, il ne protège pas le pouvoir d'achat. Ce dernier volet est très important. La victoire de François Hollande a tenu à de très nombreux facteurs mais l'un d'entre eux a été décisif : le rapport aux économies acceptables. Les français acceptent les économies qui suppriment le gachis, les gaspillages. Mais pas celles qui restreignent, qui diminuent, qui réduisent la protection collective et / ou individuelle. Or, Sarkozy a été perçu comme porteur de cette dernière forme d'économies : les économies qui agressent. C'est maintenant au tour de F. Hollande de succéder dans cette image.

3) Les victimes principales et durables de la crise seront les partis politiques incapables d'avoir prévu la crise, incapables d'en sortir rapidement, mais surtout perçus comme ne subissant pas la crise. C'est cette culture qui offre un terrain considérable aux extrêmes. Sauf si des membres de la société civile s'engagent pour "changer le donne" et canaliser cette attente.

4) Pour être efficace, cet engagement doit reposer sur une forte exigence de qualité et une "mentalité de jeunesse".
Force
Cette dernière n'est pas une affaire d'état civil mais de capacité à "dépasser la crise". Dépasser la crise, c'est ranger progressivement la crise au rayon du passé. Cette "mentalité de la jeunesse" est le véritable rendez-vous de l'opposition locale pour être performante en 2014. Il y a ceux qui ont sur leur visage la "carte de visite" de la jeunesse parce qu'ils sont trentenaires, parce qu'ils sont neufs, pas usés par des années de luttes intestines … Ils sont aujourd'hui le joker de l'opposition locale : Cécilia Durieu, Julien Polat, Benjamin Piton, Colin Lecordier, Franck Longo, Anthony Peres, Gregoriu S-Valery

Il y a également ceux qui ont "l'esprit de la jeunesse" : cette combativité face au fatalisme. Hier l'engagement de M. Gilles Dumolard a suscité une audience inédite. Pourquoi ? Parce qu'il y avait du neuf, dans le contenu comme dans le ton. Là encore, l'opposition locale a des talents considérables qui portent du "neuf contestataire" : Renaud de Langlade, Véronique Emin, Philippe Noviant

Regardons les leçons des élections au Québec. L'effet Justin Trudeau pour le Parti Libéral canadien. Le score des jeunes candidats en novembre 2012 aux Etats-Unis (Mia Love, Joseph Kennedy III, Kristi Noem …). La "mentalité de jeunesse" est la vitalité de ceux qui doivent mettre la crise en … crise. C'est la vitamine attendue.

Si l'opposition locale est capable d'accepter ce tournant, elle abordera 2014 dans des conditions nouvelles. Ce n'est jamais la politique qui fait la décision démocratique. Ce sont les mentalités qui font la décision. La politique doit les accepter. S'y ranger. Quand elle veut inverser le rapport de forces, elle va dans le mur.

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