Le rapport entre la réalité et la perception de cette réalité est un phénomène complexe, peu rationnel. Hier, j'étais invité à Grenoble Ecole Management pour participer à un débat sur les élections américaines 2012 avec April Buchanan qui est la responsable régionale des démocrates et Jean Marc Huissoud, Professeur de Géopolitique à GEM. Un débat d'ailleurs très intéressant, animé avec des étudiants manifestement très intéressés par la vie politique américaine.
Arrivé avec quelques minutes d'avance,
j'ai eu le plaisir de pouvoir dialoguer avec des élèves. Le regard sur Grenoble a changé. "La ville n'est plus belle" aux yeux d'une partie de ses habitants. Elle inquiète. Elle angoisse même. Les commentaires postés cette nuit par une personne nommée "dominique" (voir commentaires sous les billets du 02/10 et du 26/10) sont instructifs. Hier, les étudiants étrangers rencontrés faisaient état d'une déception. Ils ne choisiraient probablement plus Grenoble si "c'était à refaire".
C'est un regard qui a aussi changé sur les politiciens sortants de gauche comme de droite : qu'ont-ils réellement fait pour la Ville ces dernières années ? Leur seul objectif n'est-il pas de "faire parler d'eux", d'apparaître en photo, de "se mettre en avant personnellement" ?
Il y a actuellement un climat à l'intérieur de l'agglo qui est très particulier.
A l'extérieur, Grenoble est devenu le "contre modèle" : le développement qu'il ne faut pas suivre.
C'est la "théorie du pont trop loin" : un jour un évènement intervient. Un pont a été franchi : le pont de trop. Il n'est plus possible de revenir à la case d'avant. Le regard a changé. C'est le cas pour tout : dans les relations personnelles, dans les rapports avec autrui, avec une marque commerciale, avec une géographie … C'est peut-être ce qui vient de se produire à Grenoble et au sujet de Grenoble ?
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