Denis Bonzy

Grenoble : des anneaux aux bulles et maintenant les bulles …éclatent

Pendant des décennies, tout paraissait possible dans l’agglomération grenobloise. Houille Blanche, Olympisme, Prix Nobel, atome, synchrotron, lycée international, musées, referendum avant l’heure … : l’innovation était chez elle à Grenoble.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Les innovations ne font plus partie du quotidien. Elles ont quitté le naturel de l’agglomération grenobloise.

Grenoble et son agglomération ont connu une évolution majeure : le passage des annéeaux olympiques aux bulles qui peuvent avoir la couleur, la forme des anneaux mais qui ne sont que des bulles prêtes à éclater à la moindre occasion.

En effet, cette agglomération et ses Communes ressemblent de plus en plus à toutes les autres, voire même trop souvent aux pires des autres (à l'exemple de la terrible actualité sur les deux décès de jeunes d'Echirolles) : insécurité, pollutions, absence de propreté, manque d’accessibilité , enclavement, endettement …

Hier, le meilleur paraissait promis. Aujourd’hui, le pire semble contagieux et à très grande vitesse.

Pourquoi ?

Parce que l'agglomération grenobloise est passée des anneaux olympiques aux bulles et maintenant les bulles éclatent.

Les "bulles" ont entretenu l'illusion. Mais cette illusion n'existait que pour les "obligés du système" et les "innocents de l'ignorance". Prenons l'exemple de la Villeneuve. Dès 1979, Pierre Frappat, de sensibilité mendésiste, publie un remarquable ouvrage "Grenoble, le mythe blessé". Le chapitre XVI est consacré à "la Villeneuve des illusions". Tout y est écrit dès 1979 ! Puis à partir de 1995, ce fut le procès permanent des "années Carignon" comme si la Villeneuve avait été alors "marginalisée". Sans nostalgie mais par simple souci de la vérité, probablement jamais la Villeneuve n'a été aussi bien considérée que de 1983 à 1995. Mais une nouvelle bulle était née pour créer l'irresponsabilité qui existe depuis 1995. Une bulle de plus.

Depuis plusieurs années déjà, plus aucun domaine n'échappe à cet esprit des "bulles". Ce symbole est celui du décrochage de la réalité, de la distance avec la vérité, de l'illusion des diagnostics puisqu'ils existent dans des bulles. C'est le nouveau logo de l'agglomération grenobloise : des bulles déformées qui éclatent les unes après les autres …
Automne bis

Les raisons :

La majorité politique locale détentrice de tous les pouvoirs depuis plus de 15 ans est toujours satisfaite d'elle-même.

L’opposition est toujours désunie.

La première se congratule au moindre évènement. La seconde se divise à la moindre occasion.

Les débats sur des enjeux importants se situent à des niveaux inquiétants : insultes, oublis, agressions verbales … mais pas de débat de fond, pas de proposition alternative à l'exemple du compte rendu du dernier débat à la Métro sur le Stade des Alpes : cliquer sur le lien suivant : Grenews et le Stade des Alpes

Est-ce l’avenir de l’agglomération grenobloise ?

Pendant ce temps, des villes avancent, innovent, deviennent toujours plus agréables à vivre.

Chicago, le dispositif «give a minute» permet de consulter les habitants en permanence grâce à des installations interactives dans des espaces publics. Ici, l’année 2012 est le 17 ème anniversaire d’un chômage civique en dehors des élections classiques.

Toronto, le bixi est un système de vélos en libre-service avec des stations modulables qui se démontent en 30 minutes et qui fonctionnent à l’énergie solaire. Ici, la voiture est quasi-interdite en centre-agglo. Les transports collectifs sont vivement recommandés mais pas sûrs et les vélos doivent zigzaguer pour faire leur place.

San Francisco, le smart traveler prévoit le trafic dans un délai de 20 minutes sur un mode entièrement personnalisé. Ici, un accident de voiture paralyse toute l’agglomération aux heures de pointe pendant plus d’une heure dans le « meilleur » des cas.

Boston, le module « street bump » permet de repérer les dépressions dans la chaussée et accélère d’autant les interventions pour garantir la qualité permanente de la chaussée.Ici, les travaux durent et les trous dans la chaussée battent des records en nombre comme en … profondeur.

Amsterdam, le vélo représente plus de 55 % du mode des déplacements dans la ville et bientôt des stations de gonflage pour les vélos seront intégrées dans les trottoirs. Ici, les vélos cherchent leur espace et aucun réseau cohérent en site propre dans le péri-urbain n’a été aménagé ne serait-ce que pour relier des services publics importants comme les établissements scolaires.

Stockholm, un radar innovant  a été mis en place. Il inscrit automatiquement à une loterie ceux qui respectent les limitations de vitesse. Ici, tout est pénalités même 5 petites minutes de dépassement pour un stationnement déjà très cher.

Les bulles ont éclaté. Elles révèlent une triste réalité. Quant aux réalités comparées, l'écart est encore plus gigantesque. 

C'est cela qu'il faut changer.

 

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