Denis Bonzy

Stade des Alpes : le nouveau rendez-vous manqué ou les 5 résignations inacceptables !

Depuis de nombreux mois, l'attention a été attirée sur les conséquences d'un laxisme local en matière de délinquances. Aujourd'hui, les faits sont là.

En matière financière, la situation est moins visible mais elle est aussi grave. Les seules structures publiques locales de l'agglomération ont


2 milliards d'euros de dettes en capital :

– SMTC : 750 millions d’€

– Métro = 380 millions d’€

– Ville de Grenoble = 360 millions d’€

– Hôpital public de Grenoble = 390 millions d’€

– autre secteur para-public (EPFL, garanties d’emprunts …) : 300
millions d’€.

A l'intérieur de ces montants, il y a parfois des pourcentages élevés de dettes toxiques.

Cette situation est la partie moins visible de la gestion locale mais elle est, en matière de fiscalité, porteuse de conséquences aussi graves que celles qui défraient aujourd'hui la chronique quotidienne en matière d'insécurité.

Dans le contexte, la décision prise concernant le Stade des Alpes est un nouveau rendez-vous manqué dans des circonstances graves sur 5 plans essentiels :

1) en matière de démocratie locale, Carilis, la société choisie, a été présentée une semaine avant d'être … désignée par la structure compétente. Cette dernière, tous groupes confondus, est ouvertement considérée comme une banale salle d'enregistrement. Chacun s'y résigne. C'est une résignation grave pour la démocratie locale.

2) en matière de gestion des finances publiques locales, c'est un choix qui acte une perte annuelle durable à hauteur d'un million 500 000 euros. Un organisme para-public de plus s'inscrit durablement dans les déficits annuels compensés par les impôts. C'est toute la conception du secteur para-public qui est traduite par ce choix. Le secteur para-municipal est le "poste à hochets" : c'est le domaine des présidences en nombres : un organisme = un Président = un Directeur Général … Le secteur para-municipal ne peut pas supporter cet émiettement qui ne répond à aucun critère technique d'efficacité. Avec le dossier du Stade des Alpes, ce devait être le rendez-vous de la réorganisation du secteur para-public de l'évènementiel qui doit évoluer vers un organisme unique. C'est la seconde résignation grave : donner la priorité à cette répartition des postes au détriment de la rigueur de gestion.
Londres 3

3) Certes, il importe de s'interroger sur l'expérience du choisi dans ce domaine (son premier stade à gérer !). Mais il faut surtout s'interroger sur les raisons de la fuite de tous les autres candidats dont les meilleurs professionnels nationaux. Pourquoi n'ont-ils pas voulu du Stade des Alpes ? Ce sont de véritables professionnels et leurs décisions répondent à des critères très précis. C'est la troisième résignation qui est grave : l'exclusion du Stade des Alpes d'un réseau national performant.

4) Le projet retenu n'est ni un projet sportif ni un projet évènementiel. C'est une logique d'occupation commerciale des espaces bâtis à ce jour vides. C'est la quatrième résignation que de considérer qu'il y a matière à avoir une pelouse inoccupée, un espace sportif non valorisé mais d'ajouter une brasserie, des salles de bureaux … C'est une résignation qui en dit long sur l'estimation lointaine du retour à haut niveau de l'équipe de football parce qu'en cas de retour rapide il y aura incompatibilité entre les nouveaux usages et les usages originels.

5) La Métro a accéléré un choix effectué dans des conditions mauvaises alors même qu'il était de son devoir d'abord d'actionner un appel en complement de passif auprès de l'actionnaire de référence de la SASP GF 38, ce qui lui permettait de compenser une partie des actuelles pertes et de prendre le temps nécessaire pour bâtir un projet d'ensemble. Le fait de ne pas actionner cet appel en comblement de passif est un "mystère absolu" alors même qu'il s'agit là d'un dispositif qui est ouvert par la date même retenue par le Tribunal de Commerce de Grenoble dans le calendrier de la DCP au moment de la liquidation de la SASP GF 38. C'est la résignation à ce que les impôts publics ne soient pas défendus comme ils le méritent.

Toutes ces résignations qui s'ajoutent en disent long sur l'actuel climat local de gestion.

 

Commentaires

Laisser un commentaire