La fin d’un système politique à bout de souffle : les incorrigibles dépensiers ou quand la mariée découvre qu’elle paye la noce

Avec le débat sur le traité européen, c’est la fin d’un système politique à bout de souffle inspiré, mené par d’incorrigibles dépensiers.

Selon son taux de croissance, La France, sur une période plus ou moins longue, a 50 milliards d’euros d’ajustements financiers annuels à effectuer. C’est la fin de « l’Etat providence » dans des conditions pratiques actuellement considérablement sous-estimées.

Trois inversions majeures vont intervenir :

1) Le régime minceur de l’Etat : le train de vie des « belles années » est fini. L’Etat a appris à gérer la pénurie. Il va passer au pain sec pour plusieurs années. 

2) Par ricochet, le régime minceur pour les collectivités locales : elles vont redécouvrir l’auto-financement des grands projets puisque ces derniers seront de moins en moins subventionnés par l’Etat.

3) Par ricochet également, le régime minceur pour le train de vie des élus : quand le secteur public perd de son « aisance », il n’est pas possible pour l’opinion de voir les représentants de ce secteur ne pas donner l’exemple personnel des économies. C’est tout le système des « barons du PS » qui va être emporté par le traité européen et ses règles d’or en matière budgétaire. Ils ont vécu sur un train de vie déconnecté des réalités : locaux somptueux, collaborateurs en très grand nombre, déplacements multiples … En France, avec une culture de l’égalités très particulière, les « barons du PS » vont devenir les bouc-émissaires de la crise financière. C’est un changement majeur. La décentralisation avait installé un système d’obligés inédit. Comment vont se comporter ceux qui ne seront plus « obligés » ? C’est la nouvelle inconnue majeure des deux prochains budgets. 

Pendant des années, l’opinion était gérée par les élus locaux comme une mariée pour qui rien ne serait trop beau. Ils s’étaient tellement identifiés aux collectivités que certains d’entre eux présentaient même les subventions, retours sur impôts, comme une décision qui aurait relevé de leur argent privé. 

Maintenant, la mariée va découvrir qu’elle paye la noce. Et qu’elle va payer pendant plusieurs années : c’est un autre climat !