Dans la vie publique française, le changement n'arrive jamais par du neuf. C'est surprenant voire même inquiétant mais c'est ainsi. Le changement arrive par de "l'ancien" capable de montrer qu'il a … changé. Un changement qui doit être perçu par l'opinion et qui doit rencontrer les attentes de l'opinion. C'est le cas sur le plan national. C'est le cas sur le plan local. Par conséquent, au moment où progressivement l'opposition locale doit se mettre en ordre de bataille pour mars 2014, elle doit répondre à quatre questions essentielles de nature à permettre d'identifier si elle "a changé" :
1) L'UMP 38 peut-elle gagner seule ? Non. Si c'était le cas, cela se saurait depuis longtemps. A l'issue des législatives de juin 2012, l'UMP 38 est sortie affaiblie par des défaites cuisantes dans le ressort de la Métro à l'exception du score record de Cécilia Durieu dans le bassin sud grenoblois, de la présence remarquée de Magalie Vicente au second tour dans la 2ème circonscription et en excluant dans ce décompte le Voironnais. Cette réalité des chiffres doit être analysée pour effectuer ensuite les corrections nécessaires.
2) Est-il possible à une opposition locale de gagner sans l'UMP 38 ? Non. Selon les circonstances, selon les campagnes et / ou les candidats, les rapports de forces peuvent être égalisateurs. Même égalisateurs ou faiblement à l'avantage d'une composante, l'entente dans la complémentarité est incontournable pour gagner.
3) Pour que cette "rencontre" soit possible, il importe de neutraliser l'appareil de l'UMP 38 qui doit devenir le lieu de "sages" garants d'une gouvernance impartiale ayant pour seule préoccupation de fixer le cadre d'un dialogue indispensable entre toutes les sensibilités qui doivent manifestement ré-apprendre à travailler ensemble.
4) Une gouvernance qui permettra alors de poser les jalons de cette entente dans la complémentarité. Dans ce cadre, quatre étapes sont successivement nécessaires :
– la construction d'un projet concret, solide, précis. Il ne peut y avoir de dialogue sérieux sans ce préalable incontournable. A entendre des déclarations, plusieurs projets seraient prêts. Il est donc temps qu'ils soient publiés, livrés aux débats,
– le premier semestre 2013 semble constituer la séquence temps naturelle pour cette construction par le dialogue entre les contenus déjà disponibles,
– la définition des étapes de sélection de celles et de ceux qui se reconnaîtront dans ce projet. Il serait par exemple possible que l'opposition locale la plus large (UMP, Nouveau Centre, Parti Radical, Mouvement Associatif …) organise des primaires ouvertes dans l'agglomération dans toutes les Communes de plus de 3 000 habitants pour désigner démocratiquement ses têtes de listes dès l'instant qu'elles se reconnaissent dans le projet commun et qu'il y a pluralité de candidatures. Ces primaires peuvent être "éclairées" par des informations techniques à l'exemple de sondages réalisés à l'automne 2013. Avant cette date, ces marqueurs donneront une indication très éphémère seule de nature à engager leurs commanditaires comme cela a toujours été clairement indiqué.
Ce serait alors un formidable souffle de démocratie directe dans l'ensemble de l'agglomération grenobloise. Ce serait d'ailleurs un retour aux origines quand, à Grenoble, l'actuelle opposition, alors au pouvoir, organisait des consultations référendaires pour le tramway, pour les voies sur berges … Ce sont des actes symboliques forts de ce type qui redonneront à l'opposition locale une nouvelle attractivité. Un acte de ce type parmi beaucoup d'actes à adopter,
– une fois cette désignation intervenue courant l'automne 2013, ce sera alors le temps de l'élargissement le plus large possible pour présenter des équipes d'union dans lesquelles les différentes composantes de l'agglomération peuvent se retrouver.
Ce cadre est simple, logique. Il avait été identifié de longue date. Dès 1992, ce qui n'est pas hier, un projet de règlement intérieur avait même été alors élaboré (cf photo d'extrait de presse). Si, au lieu maintenant d'être précurseur mais en se situant tout simplement désormais dans la lignée du national, ce cadre n'est pas mis en oeuvre, c'est qu'il n'y a pas la volonté nécessaire pour le mettre en application.
Les conséquences concrètes seraient nombreuses et lourdes. Si, après les leçons des échecs de juin 2012, l'UMP 38 a changé, sa position sur ce dossier sera un test concret.
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