Denis Bonzy

La seule vraie question de la rentrée : la pauvreté

La capacité de la classe politique française à se nourrir de débats artificiels est considérable à l'exemple de l'actuel débat sur le cumul des mandats politiques. La question n'est pas de cumuler ou pas. Elle est d'être efficace ou pas. Un non-cumulard inefficace n'est pas meilleur qu'un cumulard efficace. Il faut sortir de ces débats préfabriqués qui sont une course à la facilité et à la démagogie.

La seule bataille de la rentrée de septembre 2012 devrait être celle de la pauvreté.

C'est la pauvreté dans


les quartiers difficiles compte tenu d'un chômage record qui fait des jeunes une proie toute désignée pour le trafic de drogue, source majeure de la délinquance.
Nourriture

C'est la pauvreté qui plonge des familles dans un quotidien insoluble fait de choix impossibles avec la déconsidération de soi-même que ces situations entraînent, d'où l'abandon par exemple des fonctions éducatives des parents. Ces fonctions sont la raison d'être des familles. Les enseignants sont là pour enseigner, pas pour éduquer.

C'est la pauvreté des familles mono-parentales exposées à des explosions de déséquilibres brutaux entre les charges incompressibles et les recettes. La pauvreté de retraités qui ont travaillé toute une vie pour galérer pendant le quatrième âge.

Cette lutte contre la pauvreté passe d'abord par l'emploi qui est la première mesure sociale. Elle passe ensuite par la baisse des prélèvements obligatoires qui tuent le pouvoir d'achat des ménages. Sans pouvoir d'achat, il n'y a plus de demande. Sans demande, la plus belle offre n'a pas de débouché.

Aujourd'hui, deux seules mesures devraient concentrer toutes les énergies :

relancer l'emploi : ce qui passe par des investissements publics productifs donc des grands travaux publics,

diminuer les charges publiques par un régime minceur des structures publiques françaises : suppression de toutes les structures inutiles où sont d'ailleurs si souvent casés les copains du pouvoir de droite comme de gauche.

Tant que ces deux mesures ne seront pas mises en oeuvre, la sortie de crise non seulement sera repoussée mais l'enfoncement dans la crise se continuera.

Sur le plan local, cette bataille passerait par :

– la réorganisation de tout le secteur para-municipal local dont chaque structure isolée est lourdement déficitaire,

– l'abandon de la mesure départementale de facturation des transports scolaires,

– la privatisation de tout ce qui ne concerne pas le "noyau dur des services publics" dans des conditions de nature à rapporter immédiatement de la trésorerie. L'actuelle DSP du Stade des Alpes est une hérésie. Il faut en changer le périmètre. Probablement évoluer vers une SPL pour créer un "bouquet" de métiers attractif qui appelle un major national qui, lui, va ajouter de l'activité au local.

Pendant ce temps, la classe politique parle du … cumul des mandats ou elle se bagarre au sujet du mariage des homosexuels qui ont droit, bien manifestement, à toute l'égalité de liberté de choix à tous égards pour des adultes qui veulent contruire leur vie dans la dignité et dans le respect d'autrui non seulement pour le mariage mais aussi pour l'adoption. Quand est-ce que des églises renonceront enfin à être des carcans d'obscurantisme pour regarder en face des évolutions des sociétés et reconnaître l'individualisme donc la diversité des choix ?

C'est une caricature du décrochage qui peut exister entre les politiques et les circonstances graves traversées.

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