Denis Bonzy

Grenoble municipales 2014 : l’UMP Grenoble lance l’offensive

C'est une rentrée politique très active que vit l'UMP Grenoble. Lundi 10 septembre 2012, Alain Carignon tient une conférence de presse particulièrement suivie. Mardi 11 septembre 2012, c'est au tour des élus de l'opposition municipale grenobloise d'organiser un pot de rentrée à partir de 19 heures à la Maison de la Culture Arménienne.

Une petite centaine de participants ont répondu à cette dernière invitation pourtant très largement répandue au-delà même de la seule agglomération grenobloise, par mails, par courriers et même par SMS. C'est dire combien le rendez-vous se voulait important.

Derrière cette "reprise", il y a manifestement trois enjeux de fond :

1) Cette formation partisane entend capitaliser l'impopularité croissante du PS. Cette nouvelle donne ouvre des "vocations d'opposants" fermes et radicaux qui parfois étaient moins évidentes par le passé. En effet, à la Ville de Grenoble comme à la Métro, l'opposition ne s'est pas caractérisée par une "radicalité" ces dernières années. C'est le moins qu'il soit possible de dire à la lecture du vote des délibérations dans ces deux instances.
Grenoble 2

2) Parce qu'un nouveau contexte politique est né, de nouvelles tactiques se font jour. Matthieu Chamussy, coordinateur des trois groupes de l'opposition municipale grenobloise qui se sont scindés en mars 2008 après avoir composé la même liste, vise à tenter de capitaliser son statut d'élu municipal en poussant les initiatives médiatiques pour organiser un sondage lors du premier trimestre 2013. Cette tactique est-elle efficace ? Tout d'abord, partir aussi intensément à 18 mois d'une échéance électorale pose la question du souffle pour tenir jusqu'au bout. Ensuite, le calendrier des choix ne dépend pas d'un seul acteur potentiel. Enfin, l'inconnue réside dans les autres candidats possibles a fortiori quand il est de plus en plus question de l'engagement de responsables économiques désireux de tourner la page des défaites locales d'une opposition incapable depuis 1995 d'incarner l'alternance et soucieux du traitement nouveau de certains dossiers déterminants pour le développement économique.

3) Cette accélération montre d'ailleurs tout le danger politique de l'actuelle impopularité du Gouvernement. Trois observations s'imposent. Tout d'abord, si l'opinion peut passer de la popularité à l'impopularité au sujet de François Hollande en 100 jours, il n'est pas interdit d'exclure qu'elle puisse évoluer de nouveau dans l'autre sens sous des délais brefs. Le pire pour le président n'est pas mécaniquement garanti.

Ensuite, si cette fragilité du PS "libère" les "droites", il n'est pas à exclure non plus que des rivalités qui auraient été "étouffées" par un climat politique "moins porteur" ne produisent pas des effets désastreux tout particulièrement dans des Communes gagnées par la droite en 2008 à quelques dizaines de petites voix.

Enfin, ces batailles partisanes à l'exemple des querelles sur la présidence de l'UMP sont-elles comprises par l'opinion qui, elle, sans les abris de ceux qui ont pour "métier" la politique, se heurte à tous les impacts de la crise (pouvoir d'achat, chômage …) ?

Les réponses à ces trois dernières questions sont loin d'être évidentes dans la durée. C'est ce qui est le plus intéressant dans les actuels choix.

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