Denis Bonzy

Municipales 2014 : rien n’est jamais perdu (10 et fin) : 20??

Le bref "feuilleton" de rentrée sur les campagnes électorales qui ont marqué des étapes locales fortes a permis de mettre en relief des composantes communes incontournables de ces succès. Pour l'essentiel, elles sont au nombre de 8 :

1) Une campagne réussie c'est d'abord un coeur qui bat : elle doit montrer que toute la vie d'une collectivité coule dans les veines d'une équipe ou d'un candidat qui aspirent à représenter cette collectivité. Si la campagne se réduit à des chiffres, elle manquera de soleil. Si elle se résume à de simples mots, elle manquera de raison. C'est un équilibre imprévisible qui naît dans le mouvement.

2) C'est ensuite un moment de solidarités : l'ajout des énergies produit la force de la victoire. Dès que cette logique d'ajouts disparaît, la victoire s'éloigne. C'est peut-être encore le dernier domaine qui incarne à ce point la sagesse populaire quand elle dit que "les petits ruisseaux font les grandes rivières".

3) C'est un ticket d'espérance : la dernière présidentielle l'a démontré une fois de plus si besoin était. A alors gagné l'espoir que la crise serait repoussée, écartée, marginalisée. La frontière entre l'espérance et l'illusion est parfois faible. C'est toute la responsabilité morale des candidats que de ne pas confondre les deux.
Espoir 29 08 12

4) C'est un mélange permanent du collectif et de l'individuel : demain doit être meilleur mais ce demain doit avoir un visage concret pour chacun : professions, quartiers, âges, centres d'intérêts …

5) C'est un rendez-vous d'authenticité : ce rendez-vous conditionne d'ailleurs la qualité du contrat passé lors de l'élection. 

6) En dehors de quelques bastions, c'est un rendez-vous souvent délicat pour la droite parce qu'elle aime trop gérer et pas assez rêver, parce qu'elle devient très vite trop réaliste donc limitée, répressive donc triste, sélective donc inquiétante … Dans des géographies difficiles ou incertaines, la droite ne parvient à gagner que lorsqu'elle ajoute d'autres dimensions à ses qualités de gestion : une créativité nouvelle, une générosité inattendue, une émotion surprise, une ambition à partager par tous… Là aussi, la comparaison nationale entre 2007 et 2012 est très instructive en la matière.

7) Parce que la droite est souvent en "délicatesse" avec l'opinion majoritaire dans un pays compliqué avec des racines chrétiennes aux conséquences complexes dans de nombreux domaines majeurs (argent, vérité, inégalités …), elle doit au moins être unie sinon la bataille est perdue presque d'avance. Si elle est en doute ou pire en division, l'écart de base devient trop grand, quasi insurmontable.

8) La victoire est toujours jeune : pour une raison très simple : par définition, elle est le premier jour d'un nouveau demain. Mais surtout, pour accéder à la victoire, il faut toujours respecter les qualités de la jeunesse : énergie, refus des fatalités, souffle, appétit pour le neuf … C'est un regard sur les évènements bien au-delà de critères d'état civil.

S'il y a accord sur de telles bases, il y aura matière à redevenir compétitif, performant, séduisant, donc voué à une possible alternance. 

Cela ne se programme pas. Il faut donc beaucoup d'humilité.

Cela ne s'impose pas. Il faut donc beaucoup d'écoute.

Cela ne se décrète pas. Il faut donc beaucoup de respect pour chacun sans la moindre exception.

C'est le devoir de rentrée de l'opposition locale de savoir si, dans l'ensemble de ses composantes, elle est enfin prête à vivre ces évolutions pour inscrire une nouvelle date à cet épisode qui pourrait alors en ouvrir beaucoup d'autres.

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